Bénin : les accusations s’accumulent contre Junior Natabou


Lecture 3 min.
Junior Natabou

Le nom de Junior Natabou, jeune entrepreneur béninois de 21 ans, longtemps perçu comme un modèle de réussite dans l’e-commerce, est désormais associé à une série de plaintes et de dénonciations.

Sur les réseaux sociaux comme devant les autorités compétentes, les témoignages de présumées victimes se multiplient, accusant le fondateur de programmes de formation en ligne de promesses non tenues, voire d’escroquerie. Tandis que la pression monte, Natabou, lui, rejette les accusations et défend son image.

Des plaintes bien réelles au-delà des réseaux sociaux

Ce qui n’était au départ qu’un flot de critiques en ligne a désormais trouvé un écho institutionnel. Plusieurs plaintes ont été officiellement déposées contre Junior Natabou auprès du Centre National d’Investigations Numériques (CNIN) du Bénin. Les griefs sont similaires : promesses de services non honorées, paiements effectués pour des formations ou prestations jamais rendues, retards inexpliqués et manque de communication. Parmi les témoignages les plus médiatisés figure celui de Débora Dannon. Cette dernière affirme avoir déboursé 129 380 FCFA pour la création d’une société offshore, dans le cadre d’un programme censé faciliter l’accès à des outils de paiement internationaux. Or, selon elle, aucun service n’a été livré, malgré de nombreuses relances.

Une réputation bâtie sur une photo présidentielle ?

À cette vague de contestation s’ajoute une controverse sur l’image publique du jeune entrepreneur. Une photo datant de 2017, le montrant aux côtés du Président Patrice Talon, a longtemps servi à asseoir sa légitimité. Pourtant, cette rencontre, selon les services de communication de la Présidence béninoise, était liée à des performances scolaires – Junior Natabou ayant alors été l’un des meilleurs au BEPC – et non à ses activités entrepreneuriales. Une précision importante, apportée par Serge Nonvignon, membre de la cellule présidentielle, qui n’a pas manqué de mettre en garde les internautes contre ce qu’il qualifie de “vendeur de rêve”.

La défense de Junior Natabou : entre justification et contre-attaque

Face aux accusations, Junior Natabou ne reste pas silencieux. Dans une publication Facebook datée du 6 avril 2025, il défend son activité et sa probité. Il évoque des retards techniques “inévitables dans toute organisation à grande échelle”, touchant selon lui “moins de 2%” des cas. Il rappelle que ses formations attirent plus de 5 000 personnes chaque année et déplore la vitesse à laquelle les réseaux sociaux le condamnent sans preuve. Concernant les soupçons de fuite, il est catégorique : il réside toujours au Bénin, se dit entouré d’avocats, répond aux convocations judiciaires et assume ses responsabilités.

Ce que révèle l’affaire Natabou, au-delà du cas personnel, c’est l’impact de l’image numérique dans le business en ligne en Afrique. Une notoriété construite sur des réseaux sociaux peut très vite se transformer en tribunal populaire, où les réputations se bâtissent… et se détruisent. Le jeune entrepreneur, en dépit des polémiques, continue à revendiquer son activité comme légitime. Mais la multiplication des plaintes et les investigations en cours pourraient à terme ébranler une partie de son empire numérique.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News