« Fâ », dieu de la divination, intermédiaire entre hommes et dieux est consulté à tout propos au Bénin . C’est à ce titre qu’il y a été initié le « Tofâ » qui littéralement traduit en français veut dire ‘’Fâ du pays’’, ‘’l’oracle du pays’’. L’idée derrière ce concept original est de consulter Fâ au nom et pour la nation à la veille d’une année nouvelle, se mettre en adéquation avec ses différentes prescriptions afin que l’année soit porteuse de bien-être pour toute la nation.
Les lecteurs d’Afrik.com n’ignorent rien de Fâ, auquel nous avons consacré un article détaillé… Mais c’est un prolongement original de son action qui se fait jour, à la veille de l’année nouvelle, dans une perspective plus collective!
Initiative de l’association ‘’Benin Tofâ’’en collaboration avec le collège des prêtres Fâ de l’association des « Fâgbassas » et « Bôkonons » (AFAB) et l’Authentique Ordre de la Reine Mère (AUNOR), le « Tofâ », depuis bientôt une décennie, a prédit déjà bien des situations qui se sont produites par la suite. Ainsi au fil des ans, depuis sa réintroduction dans les habitudes des Béninois, ce rituel retient de plus en plus l’attention de l’ensemble des populations. D’ailleurs, les autorités politico-administratives s’y frottent également de plus en plus, à travers le Conseil national des cultes endogènes du Bénin (CoNaCEB).
Souvent exécuté en deux étapes (la première étant la consultation de Fâ et la seconde, l’exécution des sacrifices recommandés par l’oracle au travers des signes apparus lors de la première étape), Tofâ a existé jadis au temps des rois. A l’arrivée des toubabs, il a été délaissé parce que diabolisé. C’est donc un mérite pour le Professeur Aza Koffi, éminent traditionnaliste et prêtre Fâ, patron de l’association ‘’Benin Tofâ’’ qui, de concert avec ses pairs, a su repenser cette tradition et travailler à ce qu’elle renaisse de ses cendres, telle le phénix.
Cette année les prédictions du Fâ sont plutôt bonnes pour 2021. C’est du moins ce qui ressort de la consultation du Tofâ qui s’est tenue le 05 décembre 2020 à Cotonou et dont le signe principal est « Sa Djimè ». L’essentiel à retenir des interprétations de la coordination, c’est que 2021 sera une année de grâces et que cela ne sera possible qu’avec le concours de la femme. Un Tofâ à la fois optimiste et féministe, voilà qui nous promet en effet une belle année 2021 !
Vivement que les différents sacrifices rituels qu’impose Fâ soient tous exécutés pour conjurer les charges énergétiques négatives liées aux signes apparus à cette édition du Tofâ.