Le président de la République du Bénin, Boni Yayi, a déclaré avoir gracié l’homme d’affaires béninois Patrice Talon, dans une intervention télévisée, mercredi soir.
Patrice Talon a été gracié par le Président béninois Boni Yayi, mercredi soir, lors d’une intervention télévisée. Cet homme d’affaires est un ancien proche du chef d’Etat qui l’avait accusé, en 2012, d’avoir tenté de l’empoisonner. L’intervention française aurait été déterminante.
« Ce pardon s’adresse à messieurs Patrice Talon, Boco Olivier et à tous les détenus impliqués dans les dossiers d’association de malfaiteurs et de tentative d’assassinat par empoisonnement du président de la République d’une part, et d’attentat à la sûreté de l’Etat, d’autre part », a indiqué Boni Yayi. Le chef de l’Etat a demandé à la justice de son pays « de rendre la liberté à tous les détenus et garantir à tous la liberté de circulation aussi bien dans notre pays que dans le reste du monde », rapporte l’AFP.
La médiation française déterminante
Le Président Boni Yayi a expliqué avoir pris sa décision après une médiation du secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), Abdou Diouf, ainsi que du chef d’Etat français, François Hollande. Patrice Talon aurait fait part de « ses regrets ».
Patrice Talon est un homme d’affaires béninois qui a amassé une grande fortune dans la filière du coton, la première puissance financière du Bénin. En 2006 et 2011, il a financé la campagne électorale de Boni Yayi pour la Présidence du pays, ce qui lui avait permis de décrocher de juteux contrat tel que la gestion du programme de vérification des importations (PVI) chargé de fixer les taxes douanières dans le port de Cotonou.
Les poursuites avaient été relancées par la Cour suprême
Il a ensuite été mis en cause dans sa gestion des subventions de l’industrie du coton pour la période 2011-2012, année au cours de laquelle ses relations avec le président de la République se dégradent. Ce dernier l’accuse de tentative d’empoisonnement. Il est aussi mis en cause en février 2013 pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Il fuit son pays où il est poursuivi et se réfugie en France. Il y est arrêté en décembre 2013, mais les autorités françaises refusent de l’extrader.
Un non-lieu avait été prononcé en mai 2013 au Bénin, confirmé par la Cour d’Appel de Cotonou. La Cour suprême, saisie par les avocats de Boni Yayi, avait cassé ces arrêts le 2 mai dernier et ainsi relancé les poursuites.
Les charges sont abandonnées à l’encontre de Patrice Talon et Olivier Boco notamment, un proche collaborateur de l’homme d’affaires béninois. Ils devraient être prochainement libérés.