Annoncée depuis plusieurs semaines, la mesure sur le port du casque obligatoire a pris effet au Bénin le samedi 2 août 2014. Mais beaucoup n’ayant pas les moyens de se payer un casque, certains motocycliste ont fait travailler leur imagination pour rouler en règle.
Depuis ce samedi 2 août 2014, les Béninois ne peuvent plus circuler sur des engins à deux roues sans porter un casque de protection. Au cours de ces dernières semaines, plusieurs campagnes de sensibilisation pour appeler les usagers à se doter de casques ont été entreprises. Le pays est désormais entré dans une phase répressive, rapporte le quotidien La Nouvelle Tribune.
Cependant, même si la plupart des citoyens locaux respectent la nouvelle mesure en vigueur, tous les casques ne se valent pas. Et pour cause, une bonne partie des usagers n’ont pas les moyens de se payer un casque. Certains internautes fustigent même la décision du gouvernement qui n’a pas pris soin de prendre en compte cet important détail. Les modèles sont donc divers et variés : casserole, panier en osier, jarre cassée, casque de chantier, sceau… Il y en a vraiment pour tous les goûts !
L’application des lois au détriment de la sécurité des citoyens ?
Effectivement, sans contrôle de qualité homologué par les autorités, les béninois qui n’ont pas les moyens d’acheter un casque se couvrent la tête avec ce qu’ils trouvent. Il n’en demeure pas moins qu’ils regorgent de créativité, afin de tenter d’être en règle, parfois même au détriment de leur sécurité.
Le Directeur général du Conseil national de la sécurité routière, Sylvain Zohoun, repousse le problème de la qualité des casques à plus tard :
« Commençons d’abord. La meilleure solution, c’est d’abord amener le béninois à avoir l’habitude de porter le casque ». En effet, dans plusieurs villes, les habitants ont manifesté leur mécontentement en brûlant des pneus, et même des drapeaux. C’est pourquoi les autorités souhaitent procéder par échelon. « Si on va à une répression plus grande, ça peut créer encore d’autres choses », affirme Sylvain Zohoun.
Les commerçants se frottent les mains
Evidement, depuis le début de cette affaire, les prix des casques ont considérablement grimpés, passant carrément du quitte au double, voire le triple ! Un casque qui ne coûtait que 4 500 FCFA, coûte à présent 10 à 15 000 FCFA.
Dans cette même dynamique, la police nationale avait lancé il y a quelques semaines l’opération « pistes cyclables » qui consiste à faire rouler les motocyclistes et les véhicules dans leurs couloirs respectifs.