
Depuis plusieurs semaines, le climat politique au Bénin se tend alors que le parti d’opposition Les Démocrates accuse le pouvoir en place de restreindre sa liberté d’expression. Face aux interdictions répétées de rassemblements et aux dispersions de meetings, le parti réagit en déposant plusieurs plaintes contre des fonctionnaires de police et des élus locaux.
Cette affaire illustre les tensions croissantes à l’approche des élections générales de 2026.
Des interdictions systématiques de rassemblements
Le parti Les Démocrates dénonce le blocage systématique de ses réunions politiques dans plusieurs villes du pays. À Natitingou, Djougou, Kandi, Abomey-Calavi, Porto-Novo et Pobè, les forces de l’ordre interrompent les meetings en invoquant le non-respect des règles en vigueur. Me Renaud Agbodjo, avocat du parti, considère ces interdictions comme une atteinte à la liberté d’expression et aux droits civiques des militants.
Une riposte judiciaire pour dénoncer une répression ciblée
Pour contrer ces restrictions, Les Démocrates engagent des poursuites contre des fonctionnaires de police et des élus locaux impliqués. Les audiences sont prévues pour les 26 et 28 mars 2025. Le parti espère obtenir une reconnaissance judiciaire des restrictions abusives qu’il subit et rétablir ses droits.
Une opposition fragilisée à l’approche des élections
Ce bras de fer judiciaire s’inscrit dans un climat politique tendu. Le président Patrice Talon fait régulièrement face à des accusations de restriction des libertés publiques et de contrôle de l’espace politique. Les Démocrates, principale force d’opposition, se considèrent particulièrement ciblés à l’approche des élections de 2026. De son côté, le gouvernement affirme appliquer les règles en matière de rassemblements publics et cite l’exemple d’un autre parti ayant organisé un meeting sans entrave en respectant les consignes.
Une situation qui divise la classe politique
Si Les Démocrates dénoncent une persécution, certains membres du parti au pouvoir affirment que les restrictions ne visent pas uniquement l’opposition. Des cadres de l’Union Progressiste (UPR), soutien de Patrice Talon, rapportent également des difficultés pour organiser leurs réunions publiques. Cette situation accentue les tensions entre le pouvoir et l’opposition et soulève la question de la liberté politique au Bénin, alors que le pays se prépare à une nouvelle période électorale.