Bénin : le journaliste Ignace Sossou désormais libre de ses mouvements


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Prison
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Ignace Sossou, le journaliste de Bénin Web TV a recouvré la liberté depuis ce mercredi 24 juin. Il a ainsi fini de purger la peine de 6 mois d’emprisonnement ferme qu’il avait écopée à l’issue de son procès en appel, le 19 mai dernier.

Il sonnait environ 17 heures, ce mercredi 24 juin 2020. Le jeune homme, vêtu d’un T-shirt noir, un pantacourt blanc, les yeux cachés derrières des lunettes de soleil, un petit sac de couleur verte à la main, franchit le seuil du grand portail de la prison civile de Cotonou. A sa sortie, des collègues journalistes, des amis et parents, un peu plus d’une dizaine de personnes l’attendaient. Les journalistes ont essayé d’arracher quelques mots au désormais ex-pensionnaire de la maison d’arrêt de Cotonou. Ignace Sossou ne s’est pas dérobé à l’exercice.

D’abord un témoignage de gratitude : « Je vous remercie d’être venus, je remercie toutes les organisations de journalistes et tous les internautes qui se sont mobilisés pour réclamer ma libération. Aujourd’hui, je suis un homme libre. Franchement, je vous remercie très sincèrement pour tout ». Revenant sur ses conditions de détention, l’ex-prisonnier avance : « C’est la prison, ce n’est pas un palace, donc je me suis adapté ».

Au sujet de l’affaire qui l’a conduit en prison, le journaliste a souhaité garder le silence : « On aura le temps de revenir dessus. Pour le moment, l’affaire est toujours en justice et je ne peux pas me permettre de me prononcer », a-t-il tout simplement déclaré. Et parlant de cette affaire, il convient de rappeler que Ignace Sossou, journaliste du média Bénin Web TV a été traîné devant les tribunaux pour avoir relayé en live-tweets, les propos qu’aurait tenus le procureur de la République, Mario Mètonou, à l’occasion d’un séminaire organisé sur les « Fake news » à Cotonou par le groupe français CFI.

Reconnu coupable de « harcèlement par le biais de moyens de communication électronique » pour avoir sorti les propos du procureur de leur contexte, le journaliste avait écopé d’une peine de 18 mois d’emprisonnement ferme assortie de 200 000 F CFA d’amende. Sa défense avait alors interjeté appel et obtenu la réduction de la peine à 12 mois d’emprisonnement dont 6 fermes, et une amende de 500 000 F CFA. Mis aux arrêts depuis le 24 décembre 2019, Ignace Sossou a donc fini de purger les 6 mois de prison et recouvre donc tout logiquement sa liberté d’aller et venir, depuis le 24 juin.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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