La partie nord du Bénin est actuellement en proie à une déforestation sauvage. Des milliers de bois sont abattus puis envoyés vers l’étranger. Les autorités forestières semblent avoir trouvé une solution à ce problème environnemental.
Ségbana, à 720 km environs de Cotonou, la grande métropole béninoise. Nous sommes dans l’une des communes frontalières avec le Nigeria. Dans cette localité, les forêts font objet de dévastation. Les arbres sont régulièrement abattus puis coupés en bois faciles à transporter.
Au cœur de la brousse est stationné un camion poids lourds déjà rempli à moitié de madriers. Mais au sol, les bois qui attendent aussi d’être chargés font cinq fois ce que contient déjà le camion. « C’est un gâchis, c’est un massacre », se fâche Baguima Basousa, le premier adjoint au maire de la commune de Ségbana. Selon lui, avant toute exploitation forestière, la mairie doit autoriser l’usager du bois. « Maintenant, vous, montrez-moi votre papier qui doit porter ma signature puisque c’est à moi que la maire a délégué ses pouvoirs dans ce domaine », dit-il en s’adressant à un jeune homme qui donnait des ordres aux chargeurs de bois dans le camion. Or, ce dernier n’est qu’un transporteur en mission pour une dame, l’exploitante forestière. Pris en tenaille, le transporteur a dû faire appel à sa « patronne » qui se voile aussitôt le visage dès son arrivée sur le site. Elle faisait également semblant d’être stupéfaite devant les dégâts environnementaux qu’elle a créés.
Régler le problème
Cette situation suscite l’indignation générale dans le rang des autorités forestières. Le directeur général des forêts et ressources naturelles du Bénin, le Colonel Théophile Kakpo a fini par trouver la solution qui pourrait sauver le Bénin d’un drame. « Dès la saison prochaine, nous allons exiger de chaque usager du bois d’ajouter à sa demande de renouvellement de carte professionnelle, son engagement à moins faire un demi hectare de plantation », annonce le Colonel Théophile Kakpo avant de poursuivre : « Comme l’engagement n’est qu’écrit, nous allons faire en sorte que pour le renouvellement en 2013, les forestiers puissent aller vérifier si cet engagement a été respecté », se console le directeur général des forêts et ressources naturelles du Bénin.
L’objectif visé par cette décision est d’intensifier le reboisement en plein. Ce faisant, les autorités forestières pensent que le couvert végétal sera reconstitué.