Bénin : la réaction énergique du ministre des Affaires étrangères face aux accusations du Niger


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Le ministre béninois des Affaires étrangères, Olushegun Adjadi Bakari
Olushegun Adjadi Bakari, ministre des Affaires étrangères du Bénin

Comme le Nigeria et la Côte d’Ivoire récemment accusés de déstabilisation par le Niger, le Bénin a énergiquement réagi aux propos tenus il y a quelques jours par le général Abdourahamane Tiani, Président du CNSP.

Ce lundi 30 décembre 2024, le Bénin a répondu au Niger dont le Président l’a récemment accusé de soutenir des terroristes avec l’ambition de déstabiliser son pays. Le ministre des Affaires étrangères béninois, Olushegun Adjadi Bakari, a convoqué la chargée d’affaires de l’ambassade du Niger pour lui faire part des vives protestations du Bénin face aux accusations proférées par le général Tiani contre le Bénin. En plus d’avoir exprimé de vive voix son indignation à la représentante nigérienne, Olushegun Adjadi Bakari a également adressé un courrier officiel à son homologue du Niger pour protester contre des accusations « fantaisistes », « injustifiées » et « dénuées de tout fondement objectif ».

Le Bénin rassure et renouvelle son invitation aux autorités nigériennes

Au-delà des protestations, le ministre des Affaires étrangères du Bénin a également tenu à rassurer les autorités nigériennes de ce que le Bénin ne servira jamais de base arrière pour déstabiliser un pays frère. Mieux, il réitère une invitation déjà adressée à la partie nigérienne il y a quelques mois. Olushegun Adjadi Bakari a, en effet, émis le vœu que les autorités militaires des deux pays se rencontrent pour clarifier les accusations et harmoniser les vues. Il y a quelques mois, alors que le Niger lançait les mêmes accusations contre le Bénin, le gouvernement béninois avait proposé au gouvernement nigérien d’envoyer une délégation qui allait, aux côtés des responsables béninois, sillonner le pays pour voir s’il abrite effectivement des bases militaires françaises.

Mais jamais, Niamey n’a saisi cette main tendue tout comme elle n’a exhibé la moindre preuve pour étayer ses accusations. Les efforts déployés par la partie béninoise pour normaliser les relations avec le voisin nigérien devenues exécrables depuis le putsch du 26 juillet 2023 n’ont pas produit les effets escomptés. Alors qu’on croyait observer un dégel avec la nomination d’ambassadeur de part et d’autre, le Président du Niger semble vouloir jeter de l’huile sur le feu à travers les accusations qu’il vient de formuler. Il sied de rappeler que depuis la crise, le Niger n’a pas rouvert ses frontières avec le Bénin.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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