La crise de confiance existant entre Boni Yayi et son peuple se traduit de diverses façons, notamment au niveau des institutions. Pour preuve, la justice béninoise est paralysée pour 72 heures.
A Cotonou,
Annoncées pour ce mardi 9 décembre, les menaces de grève lancées depuis plusieurs semaines par l’Union Nationale des Magistrats du Bénin (UNAMAB) ont été mises à exécution.
Cela fait maintenant de nombreuses années que les acteurs du monde judiciaire ont un certain nombre de revendications, à commencer par la prise de mesures visant à assurer leur sécurité. Ils exigent en outre que soient corrigées les irrégularités observées au niveau de certaines affectations ainsi que les velléités d’asservissement du pouvoir judiciaire par le gouvernement.
Le mouvement de grève actuellement en cours est d’autant plus légitime que lesdites revendications datent de 2013. A ce jour, aucune action concrète n’a été menée par le gouvernement pour satisfaire les doléances du corps judiciaire. Il y a certes eu des promesses, mais comme c’est bien souvent le cas sous le gouvernement du changement, ces dernières sont restées sans suite, ce qui a finalement exaspéré les magistrats.
L’ultime tentative du gouvernement pour désamorcer la crise a consisté en l’organisation d’une rencontre avec les acteurs du monde judiciaire, le lundi 8 décembre 2014. Cette dernière tentative, tenant presque de l’improvisation vue la précipitation dans laquelle elle a été organisée, s’est soldée par un nouvel échec, confortant les magistrats dans leur position.
Pendant trois jours, il sera donc impossible aux usagers des tribunaux de bénéficier des prestations des magistrats et autres agents judiciaires. Par ailleurs, il n’est pas à exclure que ce mouvement de grève s’étende sur les semaines à venir. En somme, le bras de fer entre le gouvernement et les acteurs du monde judiciaire n’est donc pas près de connaitre son épilogue. Malheureusement, ce sont les pauvres justiciables qui risquent une fois de plus d’en faire les frais.