![patrice-talon-ok Le Président du Bénin, Patrice Talon](https://www.afrik.com/wp-content/uploads/2024/02/patrice-talon-ok-696x392.jpg)
La Cour constitutionnelle du Bénin a déclaré irrecevable un recours visant à obtenir une clarification sur la modification de la Constitution de 2019.
Cette décision, très attendue par l’opinion publique, laisse ouverte la question de l’éligibilité du président Patrice Talon en 2026.
Une requête jugée irrecevable
Le recours déposé par Bertin Koovi, membre du Bloc Républicain et partisan du chef de l’État, visait à savoir si la réforme constitutionnelle de 2019 instaurait une nouvelle République. Celle-ci aurait remis à zéro le compteur des mandats présidentiels. Une telle interprétation aurait permis à Patrice Talon de briguer un troisième mandat en 2026.
La Cour constitutionnelle a toutefois rejeté cette demande et a estimé qu’elle s’apparentait à une demande d’avis, ce qui ne relève pas de sa compétence. Selon son président, « le cadre dans lequel le citoyen peut saisir la Cour ne comporte pas la possibilité d’une demande d’avis ». Cette décision marque ainsi un refus de la Cour de se prononcer directement sur la question de l’éligibilité de Patrice Talon en 2026.
Une réforme toujours controversée
La réforme de 2019 a introduit des changements majeurs, notamment la création d’un poste de vice-président et une refonte du système électoral. Pour les requérants, ces modifications constitueraient une rupture avec la Constitution de 1990 et justifieraient une remise à zéro des mandats. Cependant, des experts comme Théodore Holo, ancien président de la Cour constitutionnelle, ont rappelé que cette réforme ne correspond pas à l’adoption d’une nouvelle Constitution.
Après la décision de la Cour, la majorité des analystes considèrent que la limitation à deux mandats reste en vigueur. Patrice Talon lui-même a plusieurs fois affirmé qu’il quitterait le pouvoir en 2026. Bertin Koovi, initiateur du recours, a d’ailleurs déclaré que sa démarche était personnelle et qu’elle ne reflétait pas une volonté du président.
Un débat politique loin d’être clos
Si la Cour constitutionnelle a statué sur l’irrecevabilité du recours, la question de l’éligibilité de Patrice Talon en 2026 pourrait ressurgir dans le débat politique. Les partisans d’un troisième mandat pourraient chercher d’autres voies juridiques pour soutenir leur argumentation. De leur côté, les opposants continueront à affirmer que la Constitution interdit clairement une telle possibilité.
Dans un contexte politique tendu, cette décision ne met pas fin aux spéculations. La campagne pour l’élection présidentielle de 2026 pourrait être marquée par de nouvelles contestations et interprétations de la réforme constitutionnelle de 2019. En attendant, Patrice Talon reste officiellement sur sa position de ne pas briguer un nouveau mandat.