L’opposition béninoise, unie l’espace d’une journée, a marché à Cotonou malgré l’interdiction du gouvernement ce mercredi. Il s’agissait de mettre en garde le pouvoir après la tentative d’arrestation dont a été victime l’un de ses chefs de file, Candide Azannaï.
A Porto-Novo,
La capitale béninoise Cotonou a été le théâtre de scènes d’émeutes ce mercredi. Des centaines de manifestant s’étaient rassemblés place de l’Etoile rouge, à l’appel de l’opposition. Le Collectif des forces démocratiques qui rassemblent les différentes mouvances de l’opposition a voulu dénoncer les pratiques du pouvoir après la tentative d’arrestation du chef de file de la coalition l’Union fait la Nation (UN), première force d’opposition, Candide Azannaï.
La marche étant interdite par le pouvoir, des centaines de policiers et de militaires en armes ont bloqué les différentes avenues que devaient emprunter la manifestation jusqu’à la place des martyrs. Des véhicules blindés étaient positionnés en travers des rues. Les protestataires déterminés ont voulu poursuivre le mouvement. Ils ont du se disperser dans la zone, échauffés par la présence massive des forces de l’ordre qui ont lancé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.
La résidence du chef de l’Etat sous haute surveillance
S’en sont suivis des échauffourées à différents endroits de la capitale économique béninoise. Les alentours de la résidence du chef de l’Etat Boni Yayi, dans le quartier Cadjohoun, étaient totalement bouclés par les militaires en nombre, renforcés par la présence de chars blindés.
Devant l’action des forces de l’ordre pour dissoudre la protestation, les leaders de l’opposition dont Candide Azannaï se sont rendus au siège de la chaîne de télévision privée Canal 3 pour s’adresser à la population. Les policiers se sont empressés d’y couper cours en encerclant le siège du média. Les derniers manifestants se sont dispersés dans la soirée.
Tentative d’arrestation de Candide Azannaï
Le chef d’Etat Boni Yayi avait déposé plainte contre cette personnalité pour injure, après des insultes échangés au cours de la campagne pour les élections législatives. Lundi dernier, une dizaine de policiers ont tenté de l’arrêter à son domicile où ils n’étaient pas présents.
Alerté, des dizaines de partisans et la plupart des personnalités de l’opposition dont l’ancien président Nicéphore Soglo, se sont déplacés pour dénoncer une tentative d’arrestation arbitraire, invoquant l’immunité parlementaire de Candide Azannaï. Député de l’UN, il vient d’être réélu pour un nouveau mandat. Le président a décidé mardi de suspendre sa plainte jusqu’à nouvel ordre.
Dénoncée par de nombreuses personnalités politiques pour les violences qu’elle a entraîné, cette marche a été l’occasion pour l’opposition de montrer sa force et de prouver sa détermination.