Bénin : l’équipage du navire échoué sur les côtes de Cotonou sous les verrous


Lecture 3 min.
SPSL-UDEME

À Cotonou, l’échouage mystérieux du remorqueur SPSL Udeme entraîne l’arrestation de son équipage et des mesures d’urgence écologique.

Le week-end du 29 juin, les plages ensoleillées de Cotonou ont été le théâtre d’une découverte troublante. Un remorqueur, le SPSL Udeme, s’est échoué à quelques mètres de la côte, transportant à son bord plus de 250 000 litres de gasoil. Ce navire, inconnu des autorités béninoises et nigérianes, a immédiatement suscité la méfiance et déclenché une série d’actions judiciaires et environnementales.

Une enquête qui dévoile des activités suspectes

Les autorités béninoises, sous la direction du procureur spécial de la Criet, Mario Métonou, ont rapidement mis en place une commission d’enquête pour faire la lumière sur cet incident. Dès le lundi suivant, une vingtaine de personnes, dont les 14 membres de l’équipage, ont été présentées au procureur et placées en détention provisoire. Parmi eux, trois hauts gradés béninois, deux officiers de la Marine nationale et un officier de la police, sont également impliqués. Ils seront jugés le 14 août prochain pour trafic de produits pétroliers, navigation sans titre et abus de fonction.

Un risque écologique majeur

L’échouage du SPSL Udeme n’a pas seulement des implications judiciaires. Les autorités locales ont été rapidement mobilisées pour prévenir une catastrophe écologique. Le navire, battant pavillon du Nigeria ou du Belize selon les sources, transportait une quantité importante de gasoil, posant un risque sérieux de pollution. Des motopompes et des camions-citernes ont été dépêchés pour vider le navire. Le préfet maritime, le contre-amiral Maxime Ahoyo, a insisté sur l’urgence de la situation : « Nous attendons les résultats des analyses d’eau pour statuer sur les risques potentiels pour les populations et les ressources halieutiques. »

Mesures de précaution imposées

Pour éviter tout risque de pollution, des mesures strictes ont été mises en place. La baignade et la pêche ont été interdites dans la zone affectée. Les premiers jours, une forte odeur de gasoil se faisait sentir, mais elle s’est estompée, indiquant une amélioration de la situation. Toutefois, les autorités restent vigilantes en attendant les résultats des analyses d’eau.

Témoignages et révélations

Les premières auditions ont révélé des informations troublantes sur le navire et son équipage. Le SPSL Udeme aurait été observé en « mode obscur« , menant des activités illicites non enregistrées dans les eaux nigérianes. Le capitaine du navire aurait même menti sur son itinéraire. Ces révélations renforcent les suspicions de trafic de produits pétroliers et autres activités illégales.

La suite de l’affaire

Alors que le navire reste visible dans les eaux près de Cotonou, les autorités béninoises poursuivent leurs investigations. Le jugement prévu pour le 14 août sera crucial pour déterminer les responsabilités et les sanctions appropriées. En attendant, les populations locales restent en alerte, espérant que la situation ne dégénère pas en une crise écologique majeure.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News