Cela fait plusieurs années que l’activiste panafricaniste Kemi Seba s’est replié dans son pays d’origine, le Bénin, devenu sa base. Depuis lors, ses incursions dans le débat politique national sont de plus en plus fréquentes à la manière de ses ambitions présidentielles qui, progressivement, se précisent.
Dans une vidéo qu’il a postée sur Tik Tok il y a quelques jours, le président de l’ONG Urgences panafricanistes, Kemi Seba, a levé le voile sur un sujet qui, jusque-là relevait, de rumeurs et de supputations : ses ambitions présidentielles au Bénin et précisément sa candidature à la Présidentielle de 2026. Dans cette vidéo, après avoir vitupéré contre l’action du Président Patrice Talon à la tête du Bénin comme à son habitude, Kemi Seba lâche le morceau : « Si les jeux sont ouverts de telle sorte que tous les Béninois peuvent être dans une logique de pouvoir exprimer leurs voix (…), nous participerons au jeu électoral. Et les panafricanistes présenteront très prochainement un candidat ».
Il indique que beaucoup de jeunes du parti d’opposition Les Démocrates et de tous les autres partis politiques béninois, la jeunesse en général fatiguée de l’équipe dirigeante actuelle, lui demandent de se porter candidat. Pour l’instant, sa réponse qui ne laisse toutefois aucune place au doute est la suivante : « Chaque chose en son temps. Je ne dis pas oui, je ne dis pas non. Je dis que nous sommes en train, à l’heure actuelle, de travailler pour l’avancement de notre population ». Tout paraît tout de même clair. Surtout avec le post que le leader panafricaniste a fait, ce jeudi, sur sa page Facebook.
« Nous enchaînons quotidiennement des consultations prometteuses »
Dans une publication sur sa page Facebook, ce jeudi, Kemi Seba s’est montré très serein par rapport à 2026. « Le Bénin ne sera plus, en 2026, la chasse gardée de la Françafrique ou de tout autre système néocolonial. Et il ne sera plus, non plus, broyé par l’injustice sociale et la répression aveugle de la jeunesse comme c’est le cas actuellement avec cette oligarchie qui concentre 90% des ressources du pays pendant que le reste de la population crève la bouche ouverte. Une grande partie de la nouvelle génération de citoyens béninois ne veut plus de cela », a-t-il écrit.
Mais, des questions apparaissent. S’il est clair que Kemi Seba est très populaire dans la jeunesse lettrée béninoise, il n’en est pas de même pour les masses paysannes, les populations des milieux ruraux et des hameaux les plus reculés du pays qui sont de véritables viviers électoraux. Comment entend-il atteindre ce monde ? Comment compte-t-il convaincre ces millions d’électeurs non instruits qui ne connaissaient que les politiciens traditionnels, catégorie à laquelle le leader panafricaniste n’appartient guère ?
Kemi Seba propose des éléments de réponse dans sa publication. « Nous enchaînons quotidiennement des consultations prometteuses avec diverses forces d’opposition (partis politiques et associations de la société civile) et nous nous battrons pour que le (ou la) candidat(e) choisi(e) par l’opposition remporte avec son (ou sa) colistier(re) les élections face au camp de la Françafrique à la tête de l’État béninois actuellement ». Des démarches qui donnent des assurances au président de l’ONG Urgences panafricanistes, au point où il peut affirmer : « Code électoral discriminant ou pas, tricheries ou pas, menaces de mort ou pas, le clan du Président Patrice Talon ne gagnera pas ces élections ».
La bataille électorale s’annonce sans doute très rude au Bénin, en 2026. Mais, 2026 est encore loin. Et d’ici à là, les jeux se clarifieront.