L’opposant béninois, Joël Aïvo, retourne devant le juge, la semaine prochaine, pour la troisième fois depuis son arrestation. Cette nouvelle audience permettra-t-elle de connaître des avancées dans ce dossier qui dure depuis bientôt six mois ?
La date de la prochaine comparution du professeur de droit et opposant béninois, Joël Aïvo, est connue. Le constitutionnaliste sera devant la chambre d’instruction de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), le lundi prochain, 11 octobre 2021. L’information a été publiée sur sa page Facebook où on peut lire, entre autres, ce qui suit : « Poursuivi pour “blanchiment de capitaux et atteinte à la sûreté de l’État”, le constitutionnaliste Joël Aïvo, est détenu à la prison civile de Cotonou depuis son arrestation, le 15 avril 2021. Sa troisième comparution est prévue pour le 11 octobre prochain (…) Il sera cette fois-ci entendu par la chambre de l’instruction sur le fond du dossier ».
Pour rappel, c’est le 15 avril 2021 que l’opposant a été interpellé et jeté en prison le lendemain. Il fallu attendre trois mois pour que son procès s’ouvre. Au cours de la première audience qui a eu lieu, le 15 juillet à la CRIET, le procureur spécial, Mario Mètonou, avait invité le juge en charge du dossier à se déclarer incompétent et à renvoyer ledit dossier en instruction. Position ayant rencontré l’opposition virulente des avocats de la défense qui ont même demandé la mise en liberté provisoire de leur client. À l’issue des échanges, l’affaire avait été renvoyée au 5 août 2021. À la deuxième audience, le juge s’est prononcé en faveur du procureur spécial en se déclarant incompétent et en renvoyant effectivement le dossier en instruction. La demande de mise en liberté provisoire est, elle-même, refusée à l’accusé ; refus confirmé par le juge des libertés, quelques jours plus tard.
Avec l’ouverture de l’instruction, puisque l’accusé sera entendu sur le fond du dossier, peut-on s’attendre enfin l’éclatement de la vérité dans une affaire qui tient le peuple béninois en haleine depuis des mois ?
Il y a quelques jours, lors de son audience à la présidence de la République, l’ancien Président, Boni Yayi, avait demandé à son successeur, Patrice Talon, de libérer les détenus politiques dont Joël Aïvo, incarcérés dans le cadre des manifestations organisées au début du mois d’avril contre la prorogation du mandat du chef de l’État.