Au Bénin, chaque année universitaire connait son lot de perturbations, notamment des mouvements de grève. L’année 2014-2015 n’a donc pas fait exception à la règle. Seulement, force est de constater que les revendications des étudiants sont restées sans suite.
A Cotonou,
Les mois de novembre et décembre 2014 resteront dans la mémoire des usagers des campus universitaires d’Abomey-Calavi, et de Porto-Novo. En effet, les étudiants desdits campus étaient en grève à l’époque, s’insurgeant contre plusieurs situations jugées« anormales ».
La défaillance des services de restauration et de transport ainsi que l’insuffisance des salles de classe étaient notamment pointées du doigt à Porto-Novo. Mais la cause majeure des grèves était surtout l’augmentation par arrêté rectoral, des frais de scolarité.
Les étudiants souhaitant s’inscrire simultanément au sein de deux entités, ou se réinscrire suite à un échec, l’année précédente, devaient désormais payer 15 000 FCFA, ce qui faisait tâche dans la mesure où les inscriptions étaient totalement gratuites les années précédentes.
La pilule ayant eu du mal à passer, les étudiants auraient tenté de négocier sans obtenir satisfaction avant que les choses ne dégénèrent, entre fin novembre et début décembre 2014.
« On a mené le dialogue d’abord, on a mené des luttes pacifiques, et le recteur a fait la sourde oreille. Maintenant, nous sommes prêts pour le corps-à-corps et nous allons riposter par rapport aux policiers. Donc jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas cours !», nous confiait un manifestant de l’université d’Abomey-Calavi.
Force fut de constater qu’il ne s’agissait pas que de simples mots, puisque la grève a débouché sur une véritable bataille rangée entre étudiants et forces de l’ordre, faisant des dégâts dans les deux camps. Le bilan faisait surtout état de plusieurs étudiants blessés, évanouis, et arrêté suite à ces manifestations particulièrement violentes.
Pourtant, le rectorat n’a absolument pas fléchi, tant et si bien qu’aujourd’hui, les étudiants ont spontanément mis fin aux mouvements de grève, et repris le chemin des cours.
Bien entendu, ceux à qui s’appliquait le paiement des 15 000 FCFA de la discorde se sont acquittés de leurs droits d’inscription, ce qui laisse penser que les divers mouvements de grève observés les mois précédents n’étaient en fait, qu’une tempête dans un verre d’eau.