Bénin : le gouvernement interpellé sur le maintien en détention de Reckya Madougou


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Reckya Madougou
Reckya Madougou

Entré au Parlement à la faveur des Législatives de janvier 2023, le parti Les Démocrates de Reckya Madougou n’entend pas rester silencieux sur la détention de celle qui devait porter son flambeau à la Présidentielle de 2021. Un des députés de ce parti vient d’inviter l’exécutif à s’expliquer sur le maintien en détention de l’ex-ministre de la Justice contre les recommandations de l’Avis numéro 51/2022 du GTDA/ONU rendues publiques depuis le 2 novembre 2022.

En dépit de l’Avis numéro 51/2022 du GTDA/ONU, adopté à l’issue de la session du 29 août au 2 septembre 2022, du Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations Unies (GTDA) qui avait demandé la libération immédiate et sans condition de Reckya Madougou, l’opposante au régime du Président Patrice Talon est toujours maintenue en détention. Chose incompréhensible pour les députés de son parti politique, Les Démocrates.

Le gouvernement attendu sur la question du député Michel Sodjinou

L’un d’entre ces députés vient de saisir le gouvernement à travers une question orale avec débat transmis au président de l’Assemblée nationale. Il s’agit du député Michel Sodjinou qui voudrait savoir :

  1. Pourquoi Madame Reckya Madougou n’est-elle pas libérée malgré l’avis rendu par le Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations Unies et les dispositions de la Constitution qui obligent le gouvernement à le faire ?
  2. Les dispositions qui sont prises pour sa libération et la réparation de ses préjudices.
  3. Les dispositions qui sont prises pour mener les enquêtes demandées par le groupe de travail et punir les auteurs de sa détention.
  4. Les dispositions qui sont prises pour modifier la législation incriminée par l’avis du groupe de travail.

À ces différentes questions, le gouvernement béninois devra répondre devant le Parlement, dans les prochains jours.

Arrêtée en mars 2021, à un mois de la Présidentielle pour laquelle elle a été recalée, Reckya Madougou passera devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) qui la condamnera à 20 ans de prison ferme pour « financement du terrorisme ». Depuis plus de deux ans, l’opposante est dans les liens de la détention.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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