Depuis ce mardi, le front des enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire a déclenché un débrayage de 3 jours pour réclamer une augmentation de 10%. Les magistrats de leur coté observent aussi une grève de 72h, ils s’insurgent quant à eux contre leur ministre de tutelle qui les a qualifié de « corrompus ».
Grèves perlées au Bénin. Les enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire ont encore déposé la craie et fermé les portes des écoles. Cette fois-ci, ils sont fermes sur leur revendication : le gouvernement doit leur faire un relèvement du point indiciaire de 10% comme c’est le cas chez les fonctionnaires des autres secteurs d’activités. Il y a quelques mois, le pouvoir central avait augmenté le salaire de base des travailleurs du ministère de l’Economie et des finances de 25%. Les autres fonctionnaires de l’Etat ont aussitôt réagi en réclamant leur part. Après moults négociations, il a été retenu que les travailleurs, autres que ceux du ministère de l’Economie et des finances, bénéficieront progressivement de l’augmentation à concurrence de 5% par an. Et cela étalé sur 5 ans à compter de 2011. Cependant, sur les fiches de paye de ce mois de janvier 2012, les enseignants n’ont rien constaté comme augmentation ; ce qui a aiguisé leur colère. Les enseignants qui ont eu récemment 25% d’augmentation liée à la spécificité de leur fonction avant cette nouvelle décision gouvernementale demandent au pouvoir central de ne pas faire d’amalgame.
Justiciers fâchés
Chez les magistrats, en revanche, la grève de 72 heures déclenchée depuis ce mardi par l’Union nationale des magistrats du Bénin (UNAMAB) se justifie par un sentiment de colère qu’ils manifestent envers la ministre de la Justice. Cette dernière avait déclaré le 8 décembre 2011 au cours de la journée nationale de lutte contre la corruption que tous les magistrats du Bénin sont corrompus. Dans un premier temps, pour marquer sa désapprobation, l’UNAMAB a donné une conférence de presse pour dire sa part de vérité et réclamer la démission de Marie Elise Gbèdo. Maintenant, passant à la vitesse supérieure, les magistrats ferment les tribunaux et sont en débrayage de trois jours. Ils mettent peut-être la pression sur Boni Yayi afin qu’il relève la ministre de ses fonctions ou sur Marie Elise Gbèdo elle-même pour qu’elle remette sa lettre de démission au président de la République. La ministre de la justice s’est déjà confondue en excuses. « En constituant mon cabinet, j’ai nommé des magistrats qui travaillent avec moi. J’ai aussi responsabilisé des magistrats qui sont nommés dans les juridictions du pays… », a-t-elle avoué dans une déclaration télévisée. Mais cela ne suffit pas, semblent dire les magistrats qui n’en démordent point.