Bénin, Élections 2026 : Patrice Talon rassure


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Patrice Talon, Président du Bénin
Le Président du Bénin, Patrice Talon

La question de la liste électorale a été débattue de long en large, lundi, au Bénin. C’était lors de la rencontre entre le chef de l’État, Patrice Talon, et la délégation du parti d’opposition Les Démocrates conduite par le chef de ce parti, l’ancien Président Boni Yayi. Sur l’inclusivité de la liste électorale, Patrice Talon s’est voulu rassurant.

La liste électorale sur la base de laquelle vont s’organiser les élections générales, les premières de l’ère du Renouveau démocratique au Bénin est-elle fiable ? Le chef de l’État béninois, à l’occasion de l’audience qu’il a accordée à son prédécesseur Boni Yayi et sa délégation du parti Les Démocrates, lundi dernier, a répondu sans ambages que cette liste est fiable et inclusive. Et pour prouver sa bonne foi, le premier des Béninois se dit prêt à faire auditer cette liste.

« M. le Président (Boni Yayi, ndlr), moi je suis d’accord que vous auditiez la liste électorale, la base de données même de l’état-civil. Je suis favorable à ce que les Démocrates l’auditent et auditent le logiciel qui permet de faire l’extraction pour voir si c’est bon. Si ce n’est pas bon, on va corriger ensemble. Si ceux qui nous ont vendu le logiciel, ceux qui l’ont installé, ont fait des erreurs quelque part, ils vont relever cela. Moi, je serai heureux qu’au moins, les acteurs politiques, pour une raison politique, ont quand même mis le doigt sur quelque chose de technique, parce que s’il y a des erreurs, c’est technique, ce n’est pas politique », martèle Patrice Talon.

« Choisissez les experts que vous voulez »

Pour Patrice Talon, l’Agence nationale d’identification des personnes (ANIP) fait un travail technique de haute facture, et se contente de ce travail. « Personne n’a mandaté l’ANIP pour tripatouiller la liste électorale. Donc, je suis favorable à un audit du registre d’état-civil, de la base de données ; je suis favorable à auditer pour voir si le logiciel est performant, s’il a été bien implémenté, pour voir si la prise en compte des naissances, des décès, de l’évolution des âges est automatique sans qu’il y ait, dans une localité, des cas où on dit ceux-là sont de tel bord politique, ils doivent être enlevés de la liste. Ces choses-là, je ne pense pas que ce soit possible. Le Bénin n’est plus à ça près. Le Bénin a trop évolué », insiste-t-il.

Et de remonter un peu les bretelles à son « grand frère », comme il s’est plu à le répéter à l’envi durant la discussion : « Le fait de remettre en cause la liste électorale, je trouve que c’est une manière de dégrader l’image du Bénin. C’est une manière de remettre en cause nos acquis, ce que nous avons construit ensemble (…) Quand vous (Boni Yayi et les Démocrates, ndlr) dites publiquement aux partenaires, multilatéraux, bilatéraux que la liste électorale doit être auditée, qu’elle ne vous paraît pas sincère, vous jetez l’opprobre sur le Bénin entier, sur trente années d’effort (…)

Je voudrais que vous fassiez l’audit. Si les Démocrates ont l’argent pour payer ça, tant mieux. Si vous n’avez pas l’argent, demandez, le gouvernement va payer (…) Choisissez les experts que vous voulez, choisissez les cabinets que vous voulez pour auditer, pour relever ce qui est mal fait, pour recommander comment il faut corriger, et je vous garantis que nous allons le faire. Pour que les Démocrates ne disent plus que la liste électorale n’est pas sincère, n’est pas établie de manière transparente (…) », conclut Patrice Talon.

2026 s’annonce sous de bons auspices

Avec ces garanties que le Président béninois a données, on peut, sans risquer de se tromper, affirmer que les joutes électorales de 2026 s’annoncent plutôt bien. En tout cas, ce sera certainement mieux que ce à quoi les Béninois ont assisté depuis l’évènement de Patrice Talon, exception faite des Législatives de janvier 2023 qui passent pour les premières élections inclusives organisées par le régime Talon. Cela ne participe que de la bonne marche de la démocratie dans un pays qui, depuis l’installation de Patrice Talon au palais de la Marina, voit sa cote baisser, chaque jour un peu plus, en matière de maintien des acquis démocratiques.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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