Bénin : deux ans de prison ferme requis contre l’ex-patron de la police Louis-Philippe Houndégnon


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Louis-Philippe Houndégnon, ancien directeur général de la police nationale du Bénin
Louis-Philippe Houndégnon, ancien directeur général de la police nationale du Bénin

Le parquet spécial près de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a fait son réquisitoire, ce lundi 28 avril 2025, dans le procès de l’ancien directeur général de la police nationale du Bénin, Lous-Philippe Houndégnon.

Deux ans de prison ferme et deux millions de francs CFA d’amende. Voilà la peine requise, ce lundi, par le ministère public contre Louis-Philippe Houndégnon, ancien directeur général de la Police nationale du Bénin, aujourd’hui à la retraite. L’ex-patron des flics béninois est poursuivi pour incitation à la rébellion et harcèlement par le biais d’un système électronique, des chefs d’accusation qui, selon le ministère public, sont suffisamment établis au regard des éléments à charge. Son neveu, également poursuivi pour les mêmes faits, pourrait en revanche bénéficier d’une relaxe, faute de preuves suffisantes selon les réquisitions.

« Manquement au devoir de réserve »

Au cœur de l’accusation : plusieurs sorties médiatiques de l’ancien chef de la police, jugées inappropriées et dangereuses par le parquet. Le ministère public reproche à Louis Philippe Houndégnon d’avoir, en violation de son devoir de réserve, révélé publiquement avoir été sollicité à plusieurs reprises pour participer à des tentatives de coup d’État.

« En tant qu’officier supérieur, réputé pour son professionnalisme et sa maîtrise des armes, s’il a été approché, c’est justement en raison des qualités qu’il incarne », a rappelé le magistrat. Cependant, en parler publiquement aurait, selon le parquet, « gravement troublé la quiétude du peuple » et sapé la stabilité nationale.

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Plaques suspectes et mouvement politique

Les charges contre Houndégnon ne s’arrêtent pas aux simples déclarations publiques. Lors d’une perquisition à son domicile, les enquêteurs ont découvert des plaques comportant des inscriptions hostiles envers le chef de l’État, Patrice Talon. L’une d’elles porterait notamment la mention : « Perdition de Guillaume Athanase Patrice Talon ».

Par ailleurs, il est ressorti au cours des débats que Louis-Philippe Houndégnon était engagé dans la mise en place d’un mouvement politique. Il aurait, dans ce cadre, entrepris de recenser des fonctionnaires de la police, de la douane et d’autres corps d’État. Une initiative jugée suspecte par le parquet, qui s’interroge sur les réelles intentions de cette entreprise. Affaire à suivre.

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