Le président sortant Boni Yayi a été reconduit dans ses fonction et « définitivement élu président de la République » par la Cour constitutionnelle du Bénin. Elle a rejeté mercredi les recours d’Abdoualye Bio-Tchané et Adrien Houngbédji. Les opposants envisagent de poursuivre la bataille politique autrement.
Tous les recours légaux ont été épuisés. La réélection du président béninois Boni Yayi a été entérinée mercredi par la Cour constitutionnelle. Mais la bataille politique pourrait ne pas s’arrêter là.
Adrien Houngbédji envisagerait de partir au Canada, selon le site d’information béninois Le Matinal, qui révèle qu’il aurait demandé un visa pour ce pays. Des rumeurs circulent sur la constitution d’un gouvernement parallèle depuis que cet opposant historique et challenger de l’élection présidentielle s’est autoproclamé président le 21 mars. Certains de ses partisans qui avaient pris la rue, quatre jours plus tard, ont été dispersés par les forces de l’ordre à l’aide de gaz lacrymogènes.
Signe de non résignation également, dans un entretien accordé jeudi dernier à Afrik.com, Abdoualye Bio-Tchané espérait que « dans leur sagesse, les juges de la Cour constitutionnelle feront droit à nos recours ». « Mais nous sommes en politique et d’autres voies de recours nous sont ouvertes », a-t-il rajouté. Il encourageait ainsi une réaction populaire mais la contestation ne prend pas. Les Béninois semblent avoir tourné la page des élections et ont repris leurs activités habituelles.
Rejet de la Cour constitutionnelle
Mercredi la Cour constitutionnelle du Bénin a rejeté les réclamations des candidats malheureux Abdoualye Bio-Tchané et Adrien Houngbédji. Elle a déclaré Boni Yayi « définitivement élu président de la République ».
Abdoualye Bio-Tchané et Adrien Houngbédji ont été battus dès le premier tour avec respectivement 6 % et 36 % des suffrages exprimés à leur solde, selon la commission électorale. Après la proclamation des résultats, les deux opposants avaient accusé le camp du président sortant de tricherie, et notamment d’avoir utilisé des bureaux de vote illégaux.
Le président de la Cour constitutionnelle, Robert Dossou, a effectivement reconnu quelques irrégularités lors du scrutin mais son institution ne les a pas estimées suffisantes pour remettre en cause la crédibilité du vote. Le scrutin avait été reporté à deux reprises et la composition de la Liste électorale permanente informatisée (Lepi) avait été sujet à polémique.
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