Bénin, affaire Frère Hounvi : l’opposition en alerte à la veille de la présentation de l’activiste au procureur


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Frère Hounvi
Frère Hounvi

Depuis l’arrestation de l’activiste béninois Frère Hounvi, à Lomé, dans la nuit du lundi 12 août au mardi 13 aoit 2024, de nombreuses voix, surtout au sein de l’opposition, s’élèvent pour dénoncer la façon peu ordinaire dont le chroniqueur a été interpellé. Toutes exigent sa remise en liberté. Ce dimanche encore des partis politiques se réclamant de l’opposition ont tenu une conférence de presse sur le sujet. Mais pas que.

C’est le siège du principal parti d’opposition, Les Démocrates, qui a servi de cadre, ce dimanche, à la conférence de presse organisée autour du dossier de Frère Hounvi. Mais, le parti de Boni Yayi n’était pas seul dans cet exercice. Son responsable à la communication était, pour la circonstance, entouré du représentant du Mouvement populaire de libération (MPL), de celui de la Nouvelle force nationale (NFN) ainsi que de Daniel Edah, un acteur bien connu dans l’arène politique béninoise.

Soutien unanime à l’activiste

Les conférenciers ont été unanimes dans leur soutien à celui qui se désigne comme « Opposant sans peur, Béninois sans reproche ». Au-delà d’un simple soutien, c’est un appel solennel que l’opposition, depuis le siège du parti Les Démocrates à Cotonou, a lancé à tous les Béninois : « Que le peuple béninois comme un seul homme se mobilise pour condamner son kidnapping, exiger sa libération immédiate, sans condition et le respect de ses droits humains », ont insisté les conférenciers dans leur déclaration. Un appel qui intervient à la veille de la première comparution de l’activiste, prévue pour ce lundi, à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). L’opposition attend du peuple béninois qu’il se mobilise pour aller soutenir Steve Amoussou alias Frère Hounvi lors de cette comparution.

Le GERDDES Afrique réagit et condamne

Ce n’est pas seulement du rang des politiques que fusent les condamnations. La société civile n’est pas en reste. Par exemple, le Groupe d’étude et de recherche sur la démocratie et le développement économique et social en Afrique (GERDDES Afrique) a publié un communiqué pour fustiger l’arrestation du chroniqueur. « Le GERDDES Afrique a appris avec consternation l’enlèvement du journaliste chroniqueur réfugié à Lomé, Steve Amoussou alias Frère Hounvi, le 13 août 2024 par des individus non identifiés », lit-on dans le texte.

L’organisation non gouvernementale à vocation panafricaine « condamne vigoureusement cet enlèvement », et demande au gouvernement béninois de libérer immédiatement Steve Amoussou en abandonnant toutes les charges retenues contre lui. Lesquelles charges, à l’étape actuelle, ne sont d’ailleurs toujours pas clairement connues. Sans doute, dès ce lundi, le peuple béninois pourra être fixé sur ce qui est reproché à ce chroniqueur qui a une large audience au sein d’une population qui se délectait de ses textes posés avec une voix pleine d’assurance. Tous les regards sont tournés vers la CRIET.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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