Mardi 6 avril 2021, une journée émaillée de manifestations diverses au Bénin, toutes organisées pour protester contre la prorogation du mandat du Président Patrice Talon. AFRIK.COM revient sur les principaux événements qui ont marqué cette journée.
Au moment où nous mettons cet article sous presse, le calme est revenu dans les localités agitées par de violentes manifestations, dans la journée du mardi 6 avril 2021. Bantè, Savè, Tchaourou, Parakou, dans le Centre et le Nord du pays avaient enregistré des manifestations de populations qui ont barricadé des routes inter-Etats, causé des dégâts matériels non négligeables.
A Savè par exemple, la résidence de André Okounlola Biaou, un député du Bloc Républicain (BR), l’un des deux partis du Président Patrice Talon, a été saccagé : trois véhicules ont été brûlés ainsi que des motos. On dénombre également deux blessés dans le rang des assaillants qui auraient essuyé des tirs de la garde rapprochée du député.
Dans la même ville de Savè, le poste de péage de Diho a été attaqué par les manifestants qui ont détruit une partie des installations.
A Parakou, troisième ville du Bénin, située à 414 km de Cotonou, le siège du BR a été mis à sac ainsi que la radio Urban FM, propriété de Charles Toko, un militant du BR, proche de Patrice Talon et ancien maire de la ville.
Dans la partie méridionale du pays, s’il y a également eu des manifestations, elles n’ont tout de même pas donné lieu à des actes de vandalisme.
L’ancienne députée Amissétou Affo Djobo convoquée
Dans cette même journée du mardi 6 avril, l’ancienne députée Amissétou Affo Djobo, opposante et présidente du groupe national de contact du mouvement « S’engager pour le Bénin », se voit adresser une convocation signée du président de la Commission d’enquête relative à la gestion des infractions commises en période électorale, pour ce mercredi, à 9 heures. Si le motif de la convocation n’est pas précisé, puisque le document indique simplement qu’elle est convoquée « pour affaire la concernant », il n’est pas exclu que cela ait un lien avec les événements actuellement en cours dans le pays, puisque l’ancienne parlementaire fait partie des membres les plus actifs de l’opposition radicale au régime de Patrice Talon.
Le gouvernement rassure la population
Dans la soirée du mardi, le gouvernement a opiné sur les événements de la journée, à l’occasion d’une conférence de presse tenue par son porte-parole, Alain Orounla. « Aujourd’hui, sous prétexte qu’un mandat serait terminé, certains ignorants sont sortis. Et nous avons démontré que nous sommes un Etat démocratique. Nous n’avons pas dit que tous les Béninois sont avec la gouvernance actuelle. Quand on est en démocratie, on reconnaît que nos détracteurs puissent avoir des partisans, sans doute payés et nourris pour s’agiter, et donc dans le respect des règles démocratiques, nous tolérons ces petites échauffourées (…) », a-t-il déclaré.
Pour Alain Orounla, le pire a été évité puisque le plan initial de l’opposition était d’assassiner des hommes politiques en vue de déstabiliser le régime. « C’est déjà moins malheureux que nous n’ayons à faire qu’à des échauffourées parce que la menace qui a pesé était une menace d’exécution (…) Les évènements d’aujourd’hui nous confortent dans le fait que nous n’avons pas inventé les menaces proférées par certains adversaires (…). Nous avons eu raison de réagir. C’est ce qui a atténué l’ardeur de ces mercenaires », a poursuivi le ministre.
Enfin, il a tenu à rassurer la population béninoise sur les dispositions prises par le gouvernement pour assurer la bonne tenue du scrutin du 11 avril prochain.
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