Le procès de Reckya Madougou et ses co-accusés se poursuit à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). La principale accusée est restée égale à elle-même. Après le réquisitoire du procureur spécial près la CRIET, l’heure est aux plaidoiries des avocats de la défense.
À la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), tous les accusés ont été auditionnés. Reckya Madougou, comme depuis le début de la procédure, ne reconnaît pas le chef d’accusation de « financement du terrorisme » retenu contre elles. À la question de savoir si elle avait effectivement envoyé la somme de 15 millions F CFA à l’accusé Georges Sacca, l’ancien garde des Sceaux a répondu par l’affirmative, mais a ajouté que cette somme était destinée à la mobilisation des militants et à l’organisation de sa campagne électorale.
Sur la question du projet d’assassinat de Charles Toko, l’accusée déclare : « La première personne qui va rigoler de cette affaire est Charles Toko. Charle Toko a été mal choisi dans cette affaire. C’est l’une des personnalités dont je suis la plus proche dans le régime de la rupture. J’échangeais avec Charles Toko jusqu’à mon arrestation. Charles Toko me taquinait même sur ma candidature. Je ne sais pas pourquoi je vais assassiner Charles Toko ».
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Poursuivant sa déclaration, Reckya Madougou fait observer que sa décision de se porter candidate à l’élection présidentielle a été bien mûrie : « J’étais sûre d’avoir le parrainage. Jusqu’à la veille de mon dépôt de candidature, j’échangeais avec le Président Patrice Talon ». Après l’audition de tous les accusés dans le cadre du procès de Reckya, le procureur spécial près la CRIET, Mario Mètonou, a présenté son réquisitoire. Convaincu que les 15 millions envoyés à Georges Sacca devaient servir à financer des actes de terrorisme, le procureur a requis 20 ans d’emprisonnement contre Reckya Madougou en plus d’une amende de 75 millions F CFA.
La même peine de 20 ans de réclusion criminelle, mais sans amende est requise contre Georges Sacca, Bio Dramane Tidjani, Mama Bio Amadou Tidjani et Ibrahim Mama Touré.Contre l’accusé Mohamed Gbassiré Mora, Mario Mètonou requiert une condamnation à 7 ans de priso n ferme et une amende de 2 millions F CFA. Suspendue à 22 h 35 mn, l’audience a repris à 23 h 17 mn, avec les plaidoiries des avocats de la défense.
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