L’ancien président tunisien Ben Ali serait prêt à renoncer à ses avoirs, qui se trouveraient en Suisse, au profit de la Tunisie, selon son avocat libanais.
Ben Ali sort de son mutisme. L’ancien président tunsien réfugié en Arabie Saoudite avec son épouse Leila Trabelsi est prêt à faire don de ses avoirs à la Tunisie. Ses biens se trouveraient actuellement en Suisse. L’information a été révélée par son avocat libanais Akram Azoury qui a transmis une lettre à l’AFP : « Je vous prie de prendre note que mon client se désiste en faveur de l’État tunisien de tous prétendus avoirs ou ressources économiques qui se trouveraient sur le territoire suisse et revenant à l’ancien président Zine El-Abidine Ben Ali ».
L’avocat de l’ex-chef d’Etat tunisien compte adresser cette lettre au ministre des Affaires étrangères suisse. « Vous êtes par conséquent irrévocablement autorisé à transférer ces prétendus avoirs et ressources à l’État tunisien sans qu’il soit nécessaire de suivre aucune formalité judiciaire et extrajudiciaire et sans même en référer à mon client », a-t-il ajouté.
48,7 millions d’euros tunisiens gelés
La Suisse et la Tunisie collaborent depuis plusieurs mois sur le dossier de restitution des avoirs gelés de l’ex-président déchu tunisien. Une délégation d’experts tunisiens avaient rencontré à Berne et Lausanne des responsables suisses pour travailler sur la question. D’ailleurs en octobre dernier, Berne avait indiqué avoir gelé pour 60 millions de francs suisses (soit 48,7 millions d’euros) des biens tunisiens. Pour l’Etat helvétique, « l’objectif de cette collaboration renforcée est de parvenir aussi rapidement que possible à la restitution des avoirs d’origine illicite détenus par l’entourage de l’ancien régime du président Ben Ali ».
Ben Ali et son épouse Leila Trabelsi ont beaucoup fait parler d’eux ces derniers temps. Le couple qui n’avait donné aucun signe de vie depuis des mois est sorti de l’ombre. L’ex-première dame a été récemment sous le feu des projecteurs après la sortie de son livre, Ma vérité, le 21 juin. Elle a confié sa version des faits sur la révolution qui a conduit à la chute de son époux. Elle y dénonce également le « complot » dont elle et sa famille auraient été les victimes.
Le livre a été rédigé à partir des différents entretiens qu’elle a eus sur Skype avec le journaliste Yves Derai. Celle que l’on surnomme « la régente de Cartage », conspuée par les Tunisiens qui l’accusent d’avoir favorisé financièrement sa famille, ne se remet pas en question dans le livre. Elle admet toutefois du bout des lèvres que certains de ses proches ont commis des abus. Elle fustige également « les usurpateurs actuels du pouvoir », dont « Ben Ali connaît parfaitement les dossiers ».
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