Belhassen Trabelsi, le plus célèbre des frères de Leila Trabelsi, a envoyé une lettre d’excuse au peuple tunisien. Il s’excuse et demande à revenir en Tunisie, se disant prêt à en assumer les conséquences. Une position qui ne manque pas de laisser perplexe alors que la Tunisie demande au Canada son extradition sans succès depuis bientôt un an.
Depuis la révolution de Jasmin, Belhassen Trabelsi, frère de Leila Trabelsi, épouse de Zine el-Abidine Ben Ali, est réfugié au Canada où il bénéficie d’un statut de résident permanent. Mais il vient de se dire prêt à rentrer en Tunisie et « à affronter toute instance judiciaire, structure de justice transitionnelle ou autre organisme, choisi par le peuple et approuvé par le gouvernement pour « interrogatoire et reddition de comptes » », rapporte l’Agence TAP. Il a envoyé une lettre d’excuse expliquant que c’était la une tentative de demander pardon au peuple tunisien « même si je sais que je suis, au regard de beaucoup de Tunisiens sinon de tous les Tunisiens, un criminel qui a volé le pays, porté préjudice à beaucoup de gens avant de s’enfuir », écrit-t-il.
Mais ces explications sont assez peu crédibles : « En vérité, je ne suis qu’un citoyen tunisien issu d’une famille modeste. J’ai étudié dans des conditions difficiles en Tunisie et en Algérie jusqu’à décrocher le grade d’ingénieur. J’ai démarré ensuite par une activité économique modeste que je me suis employé à étendre et à développer ma société qui s’est multipliée, non par le pillage des richesses du pays, mais grâce à mon labeur, à mon effort et aux investissements que j’ai consentis pour le bien de l’économie de mon pays. »
Belhassen Trabelsi est pourtant considéré comme étant le plus riche et le plus corrompu des membres du Clan Ben Ali-Trabelsi. Il posséderait, selon les mémos américains publiés par WikiLeaks, une compagnie aérienne, plusieurs hôtels, une des deux radios privées tunisiennes, des usines d’assemblage d’automobiles, le réseau de distribution Ford, une société de développement immobilier, et la liste est encore longue.
Il était par ailleurs au Conseil d’Administration de la Banque de Tunisie, premier établissement financier du pays. Il se justifie : « Il est vrai que les portes s’ouvraient devant moi en raison de mon alliance avec le président du pays. Il est vrai aussi qu’à chaque fois que j’ai demandé un rendez-vous à l’un des responsables, ce dernier s’empressait de répondre à ma demande et que toutes les procédures s’en trouvaient facilitées ».
Et de conclure :
« Je présente mes excuses sans dérobade en assumant ma responsabilité totale.
Vive la Tunisie libre et indépendante.
Vive son peuple et que Dieu guide son gouvernement pour le bien du pays et du peuple.
Avec toutes mes excuses, le citoyen Belhassen Trabelsi. »
Pour espérer obtenir un minimum de pardon, encore faudrait-il qu’il commence par rendre l’argent volé…
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