
La tension entre la diaspora camerounaise et les représentants du régime de Yaoundé a une nouvelle fois franchi un cap. Ce lundi 3 mars, Mounouna Foutsou, ministre de la Jeunesse et de l’Éducation physique, a été violemment pris à partie par des opposants alors qu’il se trouvait en visite officielle à Bruxelles, en Belgique.
L’incident, largement relayé sur les réseaux sociaux, reflète la radicalisation d’une frange de la diaspora camerounaise.
Un ministre enfariné et agressé en pleine rue
Au moment où il quittait l’hôtel Le Plaza en compagnie de l’ambassadeur du Cameroun en Belgique, Daniel Evina Abe’e, une dizaine de militants de la « Brigade Anti-Sardinards » (B.A.S.) l’ont attaqué. Opposés au régime de Yaoundé, ils lui ont versé de la farine sur la tête et lui ont asséné des coups de pied et de poing.
Dans la confusion, ces assaillants ont traîné un autre membre de la délégation sur plusieurs mètres. L’ambassadeur Daniel Evina Abe’e, quant à lui, est apparu plus tard avec le visage ensanglanté et une entaille visible. La diffusion rapide des images de l’attaque a déclenché des réactions contrastées. Elles oscillent entre indignation et approbation selon les camps politiques.
A lire aussi : Cameroun : arrestation inattendue d’Armel Sayo, ex-chef de guerre centrafricain
La B.A.S., une opposition radicale et violente
La « Brigade Anti-Sardinards » n’en est pas à son premier coup d’éclat. Fondée après l’élection présidentielle de 2018, ce mouvement, composé de Camerounais de la diaspora, s’est déjà illustré par des attaques ciblées contre des représentants du pouvoir. De Paris à Londres, en passant par Bruxelles, les actions de la B.A.S. se multiplient. Elles vont des manifestations musclées aux agressions directes.
Cette dernière attaque contre Mounouna Foutsou intervient alors que la tension politique ne faiblit pas au Cameroun, avec une opposition de plus en plus déterminée à contester le pouvoir en place, y compris par des actions violentes à l’étranger.
Un climat politique sous haute tension
Cette agression relance le débat sur la sécurité des représentants de l’État camerounais lors de leurs déplacements à l’international. La réaction des autorités belges face à cet incident reste attendue, alors que le gouvernement camerounais pourrait hausser le ton face à ces actes récurrents de violence.
Si certains voient dans ces actions une forme de résistance politique face à un régime jugé autoritaire, d’autres y dénoncent des dérives violentes susceptibles d’aggraver les tensions entre la diaspora et les autorités camerounaises.