Les proches du jeune Camerounais, Ebenizer Folefack Sontsa, demandeur d’asile, retrouvé mort jeudi dernier dans le centre de Merkplas, ont introduit une demande officielle pour qu’une autoptie soit pratiquée, a annoncé à la presse l’avocat de l’infortuné.
Selon une amie du Camerounais Ebenizer Folefack Sontsa, qui s’est rendue à la morgue, le corps ne présente aucune trace de strangulation au cou, ce qui laisse supposer que le suicide aurait été simulé.
La jeune femme affirme que le corps porte plutôt des traces de violence, que le Camerounais aurait subie durant une tentative d’expulsion samedi de la semaine d’avant. Pour l’avocat, une enquête extérieure s’impose pour faire toute la lumière sur les circonstances exactes du décès.
En septembre 1998, une jeune Nigérianne, Sémira Adouma, 21 ans, était morte étoufée par 6 gendarmes qui tentaient de l’ambarquer de force dans un avion pour son expulsion. L’affaire avait provoqué une vive émotion et le ministre belge de l’Intérieur de l’époque fut contraint à la démission.
La ministre en charge de l’asile et des migrations appelée à démissionner
Des députés belges réclament maintenant la démission de la ministre en charge de l’asile et des migrations, pour sa « responsabilité morale » dans la mort du Camerounais. En effet, la ministre tarde à signer la circulaire pour la mise en application de la nouvelle loi permettant la régularisation des sans- papiers qui remplissent les conditions exigées.
Selon l’avocat du jeune camerounais, son client remplissait les conditions pour obtenir un séjour légal en Belgique. En attendant la mise en vigueur de la nouvelle loi sur la régularisation, de nombreux députés préconisent un moratoire sur les expulsions.
Pour le moment, la colère ne cesse de monter parmi les sans-papiers qui manifestent chaque jour devant l’Office des étrangers, organe de l’Etat belge habilité à autoriser les séjours en Belgique des étrangers en situation de séjour irrégulière.