La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) fait son ultime campagne pour la récupération de 0,8% des billets de la gamme 92. Se voulant conciliante à l’égard des retardataires, la banque centrale redéfinit un dernier moratoire allant du 17 janvier au 18 février. Monsieur Sambani Fall, chargé de la communication de la BCEAO à Dakar, nous explique les raisons de cette nouvelle campagne…
Par Badara Diouf
Après un bilan réussi de sa collecte et échange de billets de la gamme 92 (du 15 septembre au 31 décembre 2004), la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) réitère l’opération pour un mois. Le compte a rebours de la dernière chance est enclenché depuis ce lundi matin et s’arrêtera le 18 février prochain à minuit. Monsieur Sambani Fall, chargé de la communication de la BCEAO à Dakar (Sénégal), nous explique le pourquoi de cette mesure.
Afrik.com : Pourquoi une nouvelle opération de récupération des billets manquants, alors que vous avez récupéré 99, 2% de la masse monétaire souhaitée, ce que vous qualifiiez de véritable succès?
Sambani Fall : Cette nouvelle campagne pour la récupération des billets de la gamme 92 est une réussite totale. Mais le premier rapport, que la banque centrale a remis aux chefs d’Etat de l’Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest, recommandait d’essayer d’obtenir plus de résultats. Nous avons donc décidé de prolonger la campagne. L’annonce est officielle à travers les radios et les chaînes de télévision de tous les pays membres de la zone cfa.
Afrik.com : Combien représentent les 0,8% de billets manquants ?
Sambani Fall : Ils représentent environ 59 milliards de Francs cfa.
Afrik.com : Comment la population accueille-t-elle cette ultime chance d’échanger ses billets ?
Sambani Fall : Pour le moment tout le monde semble ravi. Mais la couche de la population la plus concernée semble être celle des zones rurales donc la partie la plus pauvre car ce sont elles qui détiennent les petites coupures de 1 000 et de 500 cfa. La mesure de la BCEAO vise donc aussi à ne pas les léser. Il y a toutefois des conditions pour échanger les billets. On ne peut désormais les échanger que dans les guichets des agences de la BCEAO et les trésors publics nationaux des pays membres.
Afrik.com : Pensez-vous que le délai d’un mois suffira à accomplir la dernière collecte ?
Sambani Fall : Nous restons optimistes car les gens sont au courant depuis la première opération, à travers les télévisions et surtout les radios. Tout le monde à une radio même en campagne. La sensibilisation à cette nouvelle opération devrait donc mieux fonctionner.
Afrik.com : Espérez-vous vraiment récupérer 100% des billets de la gamme 92, au final ?
Sambani Fall : Non, c’est quasiment impossible. Mais on essaiera de faire notre maximum.
Afrik.com : Monsieur Sambani Fall, a combien s’élève le prix de la première campagne ?
Sambani Fall : Le coût total est de 4,5 milliards francs cfa pour l’ensemble des pays de l’Union.
Afrik.com : Dans quel pays la collecte a le moins bien fonctionné ?
Sambani Fall : De manière générale, en Côte d’Ivoire. Mais la collecte des billets auprès de la population a tout de même pu se faire.
Afrik.com : Y a-t-il eu des arrestations de détenteurs de faux billets ou tout simplement de coupures volées ?
Sambani Fall : Pour ce qui est des vols et la détention de faux billets, la BCEAO s’est contentée de porter plainte contre X et nous attendons pour l’instant qu’en cas d’arrestation des coupables, les autorités compétentes fassent leur travail pour nous rendre justice pour le préjudice subi.
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