Une véritable bataille rangée a opposé dans la nuit de samedi à dimanche des étudiants algériens et d’autres d’origine congolaise, à la cité universitaire de Bab Ezzouar, Cub III, à la banlieue Est de la capitale.
La « bagarre générale » était telle que les responsables du campus ont dû faire appel aux services de l’ordre qui sont intervenus à l’intérieur même de la cité pour séparer les étudiants à coups de bombes lacrymogènes. Il faut savoir que suite à cette intervention des services de l’ordre, des échauffourées ont éclaté et ont duré, avons-nous appris de sources concordantes, de 20 heures jusqu’à 1 heure du matin. Les mêmes sources attestent que le calme n’est revenu totalement à l’intérieur de la cité que vers 3 heures du matin. Bilan : plusieurs blessés et l’arrestation de 14 étudiants qui étaient hier en fin d’après-midi toujours gardés au niveau du commissariat de Bab Ezzouar.
A l’origine de cette bagarre, deux thèses ont été avancées hier, par des étudiants de ce campus que nous avons pu joindre. La première fait état de l’agression d’un étudiant algérien par d’autres étudiants congolais qui auraient même déshabillé et filmé leur victime à l’aide d’un portable dans la soirée de vendredi, ce qui a soulevé l’indignation de la communauté estudiantine algérienne. La deuxième thèse par contre rapporte que ce sont des étudiants algériens qui se sont rués, dans la même soirée de vendredi, sur un étudiant congolais quand ce dernier s’est présenté pour demander à ses camarades algériens de faire moins de bruit dans leur chambre pour pouvoir étudier.
Une vive tension
En tous les cas, la tension, dans la nuit de samedi, était telle que les étudiants des deux camps, résidant dans le Cub III ont décidé d’en venir aux mains en s’affrontant au corps à corps provoquant ainsi un véritable climat d’insécurité à l’intérieur du campus, sachant que la bagarre aurait pu provoquer un véritable drame.
Contacté, un responsable de l’office national des oeuvres universitaires (ONOU) au niveau de Bab Ezzouar a voulu minimiser cet « incident » en déclarant que ce genre de comportement d’étudiants existe dans les universités du monde entier. Dans une déclaration parvenue à notre rédaction, le FFS a dénoncé l’intervention des services de sécurité à l’intérieur de la cité universitaire mais ne mentionne nulle part les raisons qui ont conduit la police à intervenir.
« Le caractère musclé et nocturne de l’intervention des forces anti-émeutes qui a provoqué une panique dans le milieu des étudiants et de la population est la preuve de la persistance de la politique de la force que mènent les autorités de l’état d’urgence depuis des décennies » s’est indigné le parti d’Aït Ahmed qui a appelé à « la libération immédiate et inconditionnelle des étudiants arrêtés ». Il faut rappeler qu’en 2005 quelque 24 étudiants qui avaient enclenché un mouvement de protestation à l’intérieur de l’ITFC de Ben Aknoun avaient été arrêtés par la police suite à un dépôt de plainte du rectorat. Les étudiants avaient été libérés suite à l’intervention du ministre de l’Enseignement supérieur qui avait décidé de retirer la plainte.
Z. Mehdaoui, pour Le Quotidien d’Oran