Joakim Noah n’a laissé aucune chance à ses cousins camerounais de UCLA, Luc Richard Mbah a Moute et Alfred Aboya, mardi, en remportant largement la finale de basket universitaire américain avec son club des Florida Gators. La Fédération française de basket-ball regarde déjà vers le fils du champion français de tennis, qui attend son passeport Bleu Blanc Rouge.
Luc Richard Mbah a Moute (20 ans, 2,01 m, 107 Kg) et Alfred Aboya (21 ans, 2,04 m, 120 Kg) ne rentreront pas avec le titre de champion NCAA (championnat universitaire américain de basket-ball) à Yaounde. Mardi, leur club de UCLA Bruins (University of California, Los Angeles) a largement été dominé, 73 à 57, en finale du tournoi, par les Florida Gators de leur petit cousin Joakim Noah (21 ans, 2,09 m, 107 Kg). Elu meilleur joueur des phases finales, le fils du champion de tennis franco-camerounais Yannick Noah a été impérial avec seize points (7/9 aux tirs et 2/2 aux lancers-francs), huit rebonds, six contres (un record en finale), trois passes décisives et une interception pour deux pertes de balle en 27 minutes de jeu !
« Une progression jamais vue »
Joakim Noah, qui ne s’était pas particulièrement fait remarquer durant la saison régulière, a impressionné les observateurs par ses statistiques ainsi que par son leadership sur le terrain. Le pivot a réussi « une progression jamais vue pour un joueur de 2e année », selon son entraîneur, Billy Donovan. Au cours des six matches de phase finale de la « March Madness » (1er tour, 2ème tour, Sweet 16, Elite Eight, demi-finale et finale du Final Four), il a affiché des pourcentages de réussite aux tirs impressionnants, pour inscrire 16,2 points, prendre 9,3 rebonds et punir ses adversaires avec 4,8 contres par matchs, en 31 minutes de jeu.
Il pourrait dès la saison prochaine être sollicité par les clubs de NBA (élite), à moins qu’il ne décide de poursuivre son apprentissage à l’université. Né à New York, il dispose actuellement de la nationalité de sa mère, suédoise, et attend d’acquérir celle de son père, française. La Fédération française de basket a déjà fait part de son intérêt pour lui : « laissons à ce jeune homme le temps de faire ses choix pour un futur qui l’amènera, je l’espère, à postuler à l’équipe de France », a déclaré le président de la FFBB, Yann Mainini, à l’issue de la rencontre, au journal L’Equipe.
« Camerounese connection »
Alfred Aboya a choisi l’équipe nationale de basket camerounaise, avec laquelle il a déjà évolué. Il a été recruté par UCLA cette saison, en provenance de l’école préparatoire de Tilton, dans l’état du New Hampshire, mais n’a pu s’exprimer pleinement en raison d’une arthroscopie au genou gauche effectuée trois jours avant le début du championnat, en octobre dernier. De retour avec un temps de jeu limité, il n’a tourné qu’à 3,8 points et 2,5 rebonds par match en moyenne. « C’est super. C’est ma première année, mais c’est mon premier… tout. Et dire que ce devait être une année d’apprentissage », c’était exclamé l’étudiant en Relations internationales après la victoire de son équipe en demi-finale. Mais mardi, il a été en dessous de ses statistiques, avec seulement deux points inscrits (1/1 aux tirs) et trois rebonds récupérés en dix minutes.
Luc Richard Mbah a Moute, qui a quitté son Cameroun natal en 2003, comme Alfred Aboya, sans parler anglais, a rejoint Montverde Academy, en Floride, où il est devenu une véritable star. Il a porté l’équipe avec une moyenne de 18,4 points, 7,3 rebonds et trois passes décisives par match, avant d’être repéré par le coach de UCLA, Ben Howland, lors d’un camp d’entraînement « Nike ». Pour sa première année, il a inscrit neuf points et pris huit rebonds par matchs en 30 minutes de jeu. Mardi, l’ailier camerounais a cueilli neuf rebonds, dans sa moyenne annuelle, mais il est resté bloqué à six points, contre 17 lors de sa belle demi-finale face à Louisiana State University (59-45).
Les Florida Gators ont remporté mardi le premier titre de leur histoire, loin derrière UCLA, recordman des victoires avec onze championnats.