Barrick Gold saisit le CIRDI contre le Mali


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Assimi Goïta, président de la Transition du Mali
Le président de la Transition du Mali, Assimi Goïta

Après les tensions entre le Niger et Goviex, c’est désormais le Mali qui se retrouve au cœur d’un litige avec un géant de l’industrie minière, Barrick Gold. La compagnie canadienne, premier producteur d’or au Mali, a entamé une procédure d’arbitrage international auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI).

Ce conflit, centré sur le complexe aurifère Loulo-Gounkoto, cristallise les enjeux économiques, juridiques et politiques entre Bamako et un acteur clé du secteur.

Loulo-Gounkoto : une mine d’or, des tensions d’argent

Le complexe Loulo-Gounkoto, considéré comme le plus grand gisement aurifère du Mali, est au centre des tensions. Bamako accuse Barrick Gold de lui devoir plusieurs centaines de millions de dollars en bénéfices non versés. En réponse, l’entreprise conteste l’application du nouveau code minier malien à ses opérations et affirme que celui-ci ne devrait pas concerner ses activités.

Pour faire pression, le gouvernement malien a multiplié les actions, notamment l’arrestation de cadres maliens de l’entreprise, l’émission d’un mandat d’arrêt contre le PDG de Barrick Gold, Mark Bristow, et le blocage des exportations. Ces mesures ont rendu les négociations particulièrement houleuses.

Une tentative de conciliation au point mort

Selon un communiqué récent de Barrick Gold, les discussions avec les autorités maliennes sont désormais « au point mort ». Mark Bristow, tout en exprimant son souhait de maintenir un dialogue constructif, a souligné que la confiance entre les deux parties était profondément érodée. Pourtant, la compagnie canadienne continue de réitérer son engagement envers le Mali. Elle rappelle ses trois décennies de présence dans le pays et son rôle central dans l’économie locale.

Le CIRDI saisi : un processus long et incertain

Barrick Gold a décidé de porter l’affaire devant le CIRDI, une institution du groupe de la Banque mondiale spécialisée dans les litiges entre investisseurs et États. Cependant, ce processus pourrait s’avérer long et complexe. Après la soumission d’une requête, le CIRDI dispose de la possibilité de rejeter la demande ou d’initier une série de mécanismes, jusqu’à la création d’un tribunal chargé d’entendre les arguments des deux parties.

Les experts estiment que cette procédure pourrait durer plusieurs années. Pendant ce temps, Barrick Gold envisage la suspension de ses activités au Mali si le blocage persiste, ce qui aurait des conséquences significatives pour l’économie malienne.

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