Les populations éthiopiennes sont sorties nombreuses, hier dimanche, dans les rues d’Addis-Abeba, pour célébrer le remplissage du Grand barrage de la renaissance de l’Ethiopie (GERD), dans un contexte toujours marqué par des tensions avec les deux pays voisins qui se trouvent en aval du Nil, le Soudan et l’Egypte. Une réunion est d’ailleurs prévue à ce sujet, ce lundi 3 août, sous l’égide de l’Union Africaine.
Répondant favorablement à leurs autorités qui les ont appelées à soutenir l’achèvement de la construction du grand barrage, les populations de la capitale éthiopienne sont sorties par milliers, ce dimanche 2 août 2020, pour manifester leur joie après l’annonce, le 22 juillet dernier, de l’atteinte du niveau de remplissage de l’infrastructure prévu pour la première année d’exploitation.
Lire aussi : La politique exemplaire de Brazzaville dans la lutte environnementale et la promotion d’une diplomatie « verte »
A ce stade, les deux premières turbines du barrage pourraient être testées en vue de la production de l’électricité, dès le début de l’année prochaine. A terme, le GERD, dont le coût de construction s’élève à 4 milliards de dollars presque totalement financé par l’Ethiopie, devra produire jusqu’à 5 150 mégawatts. De quoi offrir de l’électricité aux près de 110 millions d’Ethiopiens dont la moitié en est actuellement privée, et faire par ailleurs de l’Ethiopie un exportateur de l’énergie électrique.
L’excitation de la population éthiopienne devant cet ambitieux projet se comprend alors aisément. « On soutien vraiment le gouvernement et je veux montrer notre solidarité. Jusqu’à présent on faisait cuire le pain au charbon, mais maintenant on va le faire avec de l’électricité ! », a laissé entendre Zenash Ayal, une des manifestantes, hier.
Mais ce barrage, depuis le début de sa construction en 2011, est la source de nombreuses tensions entre l’Ethiopie et deux autres pays riverains du Nil, le Soudan, l’Egypte, qui se trouvent en aval et dépendant fortement du fleuve. Ce dernier est, en effet, la principale source de ravitaillement de l’Egypte en eau potable et pour l’irrigation. Les Egyptiens craignent donc que la mise en marche du barrage éthiopien ne fasse baisser, de façon préjudiciable, le débit du fleuve qui est un « don » pour le pays.
L’échec de l’ONU à trouver une solution conciliante a amené l’Union Africaine (UA) à se saisir du dossier. Là-dessus, une réunion est d’ailleurs prévue, ce lundi 3 août 2020, entre les autorités des différents pays concernés, sous l’égide de l’institution africaine.