Le sénateur démocrate de Springfield, dans l’Illinois, s’est lancé samedi 10 févier 2007 dans la course à l’investiture pour la Présidence des Etats-Unis.
Seul membre noir du Sénat des Etats-Unis d’Amérique, Barack Obama est agé de 45 ans, il est moins expérimenté que ses concurrents dans la course à l’investiture démocrate, à commencer par Hillary Rodham Clinton, épouse de l’ancien Président Bill Clinton, et John Edwards… Sans compter quatre candidats moins appuyés jusque là, Bill Richardson, gouverneur du Nouveau Mexique, Tom Vilsack, ancien gouverneur de l’Iowa, et les sénateurs Chris Dodd et Joseph Biden.
Le fonctionnement de Washington doit changer
Le discours de Barack Obama est audacieux et résolu. Il n’hésite pas à s’en prendre aux habitudes de la Maison Blanche et du Congrès, il tranche avec un certain consensus social et politique de la classe dirigeante américaine : « Je sais que n’ai pas eu beaucoup de temps pour apprendre le fonctionnement de Washington. Mais j’ai été là-bas suffisamment longtemps pour savoir que le fonctionnement de Washington doit changer » a-t-il ainsi déclaré.
Ses attaques les plus dures contre l’administration Bush portent sur l’augmentation de la dette des Etats-Unis, l’augmentation du prix de l’accès aux soins pour les malades, une inquiétude diffuse sur le plan économique et l’échec majeur de la politique étrangère conduite par George W. Bush, enlisé dans une guerre en Irak et en Afghanistan, qui décrédibilise les Etats-Unis à la face du monde.
Ramener nos soldats à la maison
Barack Obama est un opposant de toujours à l’intervention américaine en Irak. Ses déclarations, au moment où il annonçait officiellement sa candidature, ont été claires sur ses intentions. « Il est temps de tourner la page ; il est temps de ramener nos soldats à la maison. Faire savoir aux Irakiens que nous ne resterons pas pour toujours dans leur pays est le seul espoir que nous ayons d’amener chiites et sunnites à la table des négociations. »
Le fils de Lincoln ?
Un discours neuf, direct, franc, pour lequel Barack Obama mise justement sur sa jeunesse, pour en faire une force. Mais qu’on ne s’y trompe pas : le sénateur de l’Illinois est aussi un redoutable dialecticien, qui sait la force des images et l’efficacité des symboles en politique. Ce n’est pas par hasard qu’il a prononcé son discours de candidature à Springfield, ville où grandit Abraham Lincoln, ce président hors pair qui parvint à sortir du même coup les Etats-Unis de la guerre de Sécession et de la pratique de l’esclavage.
C’est d’ailleurs précisément devant l’immeuble où Lincoln avait commencé sa campagne de 1858 pour l’abolition de l’esclavage que Barack Obama avait choisi de prendre la parole pour lancer sa propre campagne… Et les mots ne trahissent pas cette filiation revendiquée…
Evoquant les grandes crises que durent surmonter les Etats-Unis, de la Guerre d’Indépendance à la Grande Dépression des années 30, en passant bien sûr par la Guerre de Sécession, il conclut : « A chaque fois, une nouvelle génération s’est levée et a fait ce qu’il fallait faire. Aujourd’hui, on nous appelle. C’est au tour de notre génération de se lever… » En élisant Barack Obama à leur tête, c’est bien un fils de l’Amérique que les citoyens des Etats-Unis porteraient à leur tête.
cf aussi « L’homme qui pourrait être le premier Président noir des Etats Unis d’Amérique »
Pour suivre la campagne lancée par Barack Obama et notamment entendre le texte intégral de sa déclaration de candidature :
www.barackobama.com