À cinq mois des élections présidentielles de novembre prochain, qui signeront la fin du deuxième et dernier mandat du 44e président des États-Unis, Barack Obama était en visite officielle au Canada pour participer au Sommet des leaders nord-américains dit « les Trois Amigos » qui s’est déroulé le 29 juin à Ottawa. Sommet qui a donc réuni les présidents Barack Obama des États-Unis, Enrique Peña Nieto du Mexique et le premier ministre canadien Justin Trudeau.
Lors de cette deuxième et probablement sa dernière visite officielle au Canada, à titre de président américain bien entendu, Barack Obama a prononcé, devant la Chambre des communes bondée de parlementaires et plusieurs notables canadiens triés sur le volet, un discours historique et percutant qui restera longtemps gravé dans la mémoire collective des Canadiens.
Reconnu pour ses talents d’orateur et ardent défenseur des droits humains, le président Obama a tout d’abord commencé par vanter d’excellentes relations de bon voisinage et de coopération économique entre les deux pays, et les bienfaits de la mondialisation et de libre-échange qui doivent normalement bénéficier à l’ensemble de l’humanité et réduire les inégalités sociales. « Si nos démocraties semblent incapables d’assurer une croissance pour tous, les gens réagiront avec colère », a toutefois prévenu le président américain.
Peu importe qui nous sommes, notre foi ou notre nom…
Le président américain a ensuite énuméré un certain nombre des défis que doit relever la nouvelle génération des dirigeants politiques mondiaux pour assurer un monde meilleur, plus juste et plus équitable. « Peu importe qui nous sommes, peu importe notre nom de famille ou la foi que nous pratiquons, ici nous pouvons faire de nos vies ce que nous voulons. » a souligné le président américain.
Barack Obama a fait valoir que ce qui unit le Canada et les États-Unis, c’est également les valeurs profondes que partagent les deux pays. Il a rappelé certaines valeurs communes que défendent les Américains et les Canadiens, notamment la primauté du droit, le respect de l’État de droit, de la démocratie et des droits de la personne; la tolérance et le respect mutuels de nos différences culturelles et religieuses; l’égalité de chance et la non-discrimination, qui sont en fait des valeurs universelles que nous devons continuer à préserver et à promouvoir activement partout à travers le monde et de veiller à ce que personne ne soit privée de ses droits fondamentaux.
« Nous devons nous opposer à la diffamation et à la haine adressées contre ceux qui ont une apparence ou une foi différente. C’est notre obligation. C’est ce qui fait que l’Amérique est extraordinaire. C’est ce qui fait que le Canada est extraordinaire » a souligné le président.
Accepter la différence
Le président Obama s’est également attardé longuement sur l’urgence d’agir contre les changements climatiques qu’il considère comme un enjeu urgent de sécurité nationale. « Le changement climatique n’est plus une abstraction. Ce n’est plus un problème que nous pouvons remettre à demain », a-t-il affirmé devant le Parlement canadien.
Le président Obama a enfin rendu un vibrant hommage au premier ministre Trudeau pour ses politiques publiques progressistes et inclusives qui reflètent les valeurs canadiennes et s’inspirent de justice sociale, d’égalité et qui sont destinées à bénéficier à l’ensemble des Canadiens. Il a adressé un message clair qui apparaît comme une sorte de testament politique qu’il lègue à Justin Trudeau : « Mon mandat au pouvoir tire à sa fin, mais je sais que le Canada et le monde profiteront de ton leadership pour des années à venir ».
Rejeter intolérance, haine, racisme et xénophobie.
Le président Obama a demandé aux Canadiens de ne pas céder aux charmes de ceux qui fondent leur discours sur l’intolérance, la haine, le racisme et la xénophobie. Il a tenu à rappeler que les Canadiens et les Américains ont tous un jour été des étrangers. Le Canada doit savoir renforcer son rôle de leadership, notamment à l’OTAN, et affirmer haut et fort les valeurs canadiennes sur la scène mondiale.
En effet, Le président Obama qui achève ses huit années de pouvoir en décembre prochain, ne peut plus jamais briguer un troisième mandat. Étant donné que le XXIIe amendement de la Constitution américaine fixe à deux la limite du nombre de mandats que peut exercer un président des États-Unis.
Le principe de l’alternance, de transfert pacifique du pouvoir, et l’organisation d’élections libres, transparentes et régulières, conformément à la Constitution, constituent la base même d’un processus politique ouvert et transparent dans un État de droit. Le respect strict de la Constitution est primordial pour tout État démocratique et devrait donc être une règle que nul ne peut déroger pour rien au monde. En effet, il y a toujours une vie après le pouvoir qui peut s’avérer beaucoup plus paisible, lorsque l’on a assumé convenablement ses responsabilités publiques.