A l’approche du deuxième round des trois face à face prévus entre Obama et McCain, le camp de Républicain malmené par les sondages, passe à l’offensive. Objectif : ramener le débat sur son terrain de prédilection. Pour y parvenir, les vieilles tactiques reviennent au goût du jour : des attaques calomnieuses lancées par Sarah Palin contre le candidat démocrate accusé de traiter avec des terroristes.
Les Républicains jouent leur va-tout pour retourner les sondages en leur faveur. Alors que le 4 novembre, date de l’élection présidentielle américaine, s’approche inexorablement et que les sondages donnent toujours le sénateur de l’Illinois gagnant, McCain et son camp cherchent un sujet pour alimenter le deuxième face à face qui oppose, demain soir, le candidat républicain et son adversaire démocrate.
L’équipe de campagne républicaine veut tourner la page de la crise financier qui ne les a que trop désavantagés et recentrer le débat sur la question sur de la sécurité et de l’expérience. Dans cette démarche, le premier rôle est revenu à Sarah Palin, la colistière de John McCain. En meeting samedi dans le Colorado, elle a accusé le sénateur de l’Illinois d’être «quelqu’un qui voit l’Amérique semble-t-il comme tellement imparfaite qu’il copine avec des terroristes qui prendraient pour cible leur propre pays. »
Mme Palin faisait ainsi allusion à un article du New York Times de samedi, portant sur les liens entre Barack Obama et Bill Ayers, un ancien opposant de la guerre du Viêt Nam. Bill Ayers, fondateur du groupe d’extrême gauche Weathermen, avait reconnu avoir participé à des attentats contre le Capitole en 1971 et contre le Pentagone 1972. Réhabilité, il est actuellement professeur des sciences de l’éducation à l’université de Chicago où il a rencontré Obama dans les années 1990. Ils ont alors travaillé ensemble sur un projet de réformes scolaires pour la ville de Chicago.
La contre-offensive de Barack Obama
Selon le Figaro, l’enquête du New York Times conclut que les deux hommes ne semblaient pas « avoir été proches» et que « Obama n’avait jamais exprimé de la sympathie pour les positions et les actions radicales de M. Ayers ». Mais pour Sarah Palin, l’occasion était trop belle pour prononcer le mot «terroriste» et réveiller ainsi « les doutes qui subsistent dans certains esprits sur le patriotisme d’un candidat soupçonné d’être un musulman déguisé. »
La réaction des démocrates ne s’est pas fait attendre. Dimanche, Barack Obama a, lui-même, mené la contre offensive. Il était à Nashville en Caroline du Nord. « Le sénateur McCain et ses lieutenants parient sur le fait qu’il pourrait détourner votre attention par des calomnies, au lieu de vous parler du fond des choses », a-t-il déclaré. Cherchant à son tour à maintenir le débat sur un terrain qui lui est favorable, il lance : « nous avons affaire à la pire crise économique depuis la Grande dépression [des années 1930, Ndlr], et John McCain voudrait que nous tournions la page? ».
Bref, quand les républicains veulent débattre sécurité, les démocrates mettent la situation économique du pays en avant. La rencontre de ce mardi soir promet.