Bantunani est l’un des musiciens africains qui font la fierté du continent en Europe et en Amérique. À la croisée des musiques africaines et noires américaines, cet artiste parcourt le monde entier pour apporter joie et sourire à ses nombreux mélomanes. Mais qui est-il exactement ?
Du haut de ses 18 ans de carrière, Michel Nzau, très connu sous le nom de Bantunani, est un auteur, compositeur, chanteur et producteur de nationalité congolaise, évoluant à cheval entre Paris, Casablanca et Kinshasa.
Très attaché à la culture congolaise, son nom de scène, Bantunani, est une remise en question sur l’émancipation du peuple Bantou, en particulier et africain, en général. « Ce nom a une forte signification identitaire. Qui est-nous ? Qui est l’être humain et surtout je dirai qui sont et où sont les Bantous ? Se demande l’artiste, qui veut comprendre les contours de l’histoire de son continent, l’Afrique. Que reste-t-il de notre histoire, de notre culture; nous pays riches à la pauvreté honteuse ».
Un enfant de la fusion
Avec près de 12 albums, 80 chansons et 50 clips, Bantunani n’est plus à présenter sur la scène musicale en Afrique et Europe. D’ailleurs, évoluer entre deux continents ne lui pose aucun problème. « Ma musique se positionne à la croisée des styles. Je revendique cela, je fuis les carcans et les étiquettes que l’on veut trop souvent coller aux artistes du continent. Je suis un enfant de la fusion, des rencontres », déclare-t-il.
Pour lui, la musique est un don à partager avec les autres. « Je suis un passionné du groove (rythme) dansant et conscient. La chanson est une forme d’expression pour moi, une façon de combattre une certaine timidité ou retenue. Je chante dans différentes langues pour propager le message de ce groove voulu humaniste ».
Un musicien qui veut se réinventer
Au-delà de son talent de musicien, Bantunani comprend mieux les mutations en cours. La digitalisation des œuvres artistiques ne lui échappe pas. Son dernier album « Perspectives », qui contient des chansons comme « Rising Song », « Aicha Kendisha» et « Casablanca » en est la preuve. D’ailleurs ces tubes s’imposent peu à peu sur la scène musicale. « Le monde est en pause, la musique se meurt et les artistes tirent la sonnette d’alarme à l’heure où les plateformes numériques tirent un profit extraordinaire sur nos grimaces et nos misère », précise le musicien, ajoutant : « comme tout le monde, je me cherche et tente de me réinventer d’où cet album « Perspectives » qui me projette au-delà de ce quotidien. Je dois faire taire la bête de scène et nourrir l’auteur qui, dans cette anthropause, puise de la matière pour créer des nouvelles œuvres ».