La Banque d’Algérie a tenu hier à lever tous les doutes concernant les conséquences éventuelles que pourrait avoir sur l’économie algérienne le passage de l’Europe à la monnaie unique.
L’optimisme de M. Hiouani, directeur des relations financières extérieures de la Banque d’Algérie, semble sans limite. « Ça sera, pour nous, une opération financière des plus normales », a-t-il expliqué. Cette initiative est destinée aux opérateurs économiques algériens détenteurs de contrats commerciaux et financiers à l’étranger ( importateurs et exportateurs, industriels…), et autres clients détenteurs de comptes simples en devises. A rappeler que l’avoir des personnes morales dans les caisses de la BA est estimé à quelque 1,2 milliards de dollars. Toutes les monnaies étrangères y sont représentées.
La conversion est en cours
Le représentant de la Banque d’Algérie (BA) a fait savoir, par la même occasion, qu’une campagne de conversion des monnaies à l’euro, au niveau de établissements financiers algériens, est déjà en cours et ce, depuis septembre dernier, le tout étant de permettre à toutes les banques d’être à la page le jour J, soit le 31 janvier 2002, quand la France devra retirer du marché, de façon définitive, sa monnaie nationale, le franc. « Jusqu’à cette date, cette période sera dite de transition, et les banques continueront à collecter mais aussi à échanger toutes les devises, à la demande des clients », comme le fera remarquer M. Hiouani. Néanmoins, les banques seront tenues aussi de satisfaire les demandes de comptes en euro.
L’alimentation de ces comptes se fera aussi bien en euro qu’en d’autres devises étrangères. « La conversion se fera de façon automatique, et la banque remettra à chaque client, après chaque opération, une attestation avec mention de la monnaie initiale, du taux de la conversion et, enfin, du nouveau solde en euro. » Ceci dit, les banques continueront aussi à collecter les devises qui ne seront plus en circulation (à partir de l’entrée en vigueur de l’euro) sur une période de 10 ans, comme cela est de règle au sein des institutions financières.
Concernant le taux de change, le représentant de la BA a indiqué que le passage à l’euro devra permettre de régler définitivement cette question en imposant un taux de change unique à toutes les banques : le marché financier européen sera unique, lui aussi. Ce qui ne manquera pas, a-t-il estimé, d’avoir des retombées positives sur la gestion de la dette extérieure. « Celle-ci sera convertie en euros, et on pourra ainsi stabiliser son coût, ses taux d’intérêts. »
Djamel Amrouche