La capitale centrafricaine est sous le contrôle de l’armée régulière. Une force régionale de maintien de la paix arrivera bientôt à Bangui. Les premiers soldats gabonais vont commencer à remplacer les troupes libyennes, chargées de veiller à la protection du président Ange-Félix Patassé.
L’incursion du 26 octobre à Bangui des forces de l’ancien chef d’état-major, François Bozizé, n’est plus qu’un mauvais souvenir. C’est du moins l’impression que veulent donner les autorités centrafricaines qui révèlent que les assaillants sont à 300 km de la capitale. D’autres sources d’information ne les signalent qu’à 50 km de Bangui. Le président Ange-Félix Patassé entend profiter de ces événements pour poser sur la table les différends qui l’opposent à son voisin tchadien et donner des gages de bonne volonté.
Le ministre de la Communication, Gabriel Jean-Edouard Koyambounou, a révélé ce mardi après-midi que le colonel Abdoulaye Miskine, chargé de sécuriser jusque-là la frontière avec le Tchad et considéré par N’Djamena comme un ex-rebelle tchadien, a quitté Bangui pour Lomé à bord d’un avion spécial libyen. Il a aussi promis à ses concitoyens que les rebelles du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, qui a aidé l’armée centrafricaine à chasser les troupes de François Bozizé, accusés de vols et de viols dans les quartiers nord de Bangui, quitteraient la ville cette semaine.
Le retour des Libyens
Les premiers soldats de la force régionale de maintien de la paix de la Cemac (Communauté économique de l’Afrique centrale), qui comptera 350 hommes, doivent arriver cette semaine à Bangui. Selon le général Lamine Cissé, représentant du Secrétaire général de l’Onu pour la Centrafrique, 12 officiers et 177 soldats gabonais seront dans la capitale centrafricaine avant la fin de cette semaine. Ils seront rejoints par des contingents congolais, équato-guinéens et maliens. Pour sa part, le Cameroun a annoncé qu’il ne pouvait pas fournir de troupes, mais s’est dit prêt à entraîner les forces centrafricaines.
Cette force régionale doit remplacer le contingent de quelque 200 soldats libyens présents à Bangui depuis la tentative ratée de coup d’Etat du 28 mai 2001 menée par l’ancien président du pays, André Kolingba. Son déploiement est prévu par l’accord signé le 2 octobre dernier à Libreville, en vue de mettre un terme aux tensions entre la Centrafrique et le Tchad.
Le gouvernement s’est pourtant gardé de donner une date du départ des troupes libyennes, les seules qui soient toujours demeurées fidèles à Ange-Félix Patassé.
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