La Centrafrique est malade de son instabilité chronique. Elle risque, très vite, de contaminer ses voisins.
C’est pour cela qu’un sommet est organisé la semaine prochaine à Khartoum. Les présidents tchadien, Idriss Deby, et gabonais, Omar Bango, seront présents. En plus des représentants de l’ONU et de l’OUA. Le principal opposant centrafricain, François Bozizé, ancien chef d’état-major, n’a pas été invité. Bangui décourage tous ses amis. Et Ange-Félix Patassé répète à l’envi qu’il n’a qu’un seul frère en Afrique, Moamar Khaddafi, le Guide libyen.
Soutien fraternel. A chaque fois que le régime de Ange-Félix Patassé chancelle, Tripoli court à son secours. Le » Vieux de Bangui » a de la mémoire. Une mémoire d’éléphant et une langue non diplomatique. Nul doute qu’il fera remarquer, à Khartoum, que ses voisins n’ont jamais levé leurs petits doigts pour l’aider dans les situations critiques. Sa discussion avec Idriss Deby risque d’être ombrageuse. François Bozizé et ses hommes ont trouvé refuge au sud du Tchad. Qui refuse leur extradition. Et cela, Patassé ne peut pas le comprendre. Il fera remarquer à son homologue tchadien qu’ils sont signataires d’un accord de coopération militaire. Mais la Centrafrique est boudée par ses voisins.
Situation confuse. Sur le plan régional, le climat politique est envenimé par l’instabilité centrafricaine. Si Tripoli a choisi de soutenir, au grand jour, Ange-Félix Patassé en lui envoyant des troupes et des armes, N’Djamena ne dévoile pas encore son jeu. Le Tchad veut des garanties pour ses rebelles qui, selon les autorités de N’Djamena, seraient enrôlées dans les forces centrafricaines. Le sommet de Khartoum promet d’être animé.