Le lundi 20 janvier 2025, un nouvel accord politique a marqué un tournant dans les relations entre Bangui et Moscou. Le parti du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, Mouvement Cœurs Unis (MCU), et Russie Unie, la formation politique de Vladimir Poutine, ont officialisé un partenariat inédit.
Cette alliance, bien que symbolique, soulève des questions sur son impact potentiel et sur les ambitions des deux régimes.
Une signature à distance, mais un rapprochement stratégique
C’est par visioconférence que cet accord a vu le jour, avec une coordination entre Bangui et Moscou. À Bangui, Simplice Mathieu Sarandji, secrétaire exécutif du MCU et allié proche de Touadéra, a apposé sa signature, entouré d’une délégation russe influente, dont l’ambassadeur Alexandre Bikantov. Du côté russe, Andréï Klimov, figure de Russie Unie sous sanctions occidentales, représentait Moscou.
Cet accord officialise un « approfondissement des relations » entre les deux partis. Selon l’ambassade russe, il ouvre la voie à des projets communs, des échanges d’expertise législative, et un renforcement des liens socio-économiques.
Un contexte géopolitique chargé
Ce rapprochement survient dans un contexte où Moscou continue de renforcer sa présence en Afrique, en particulier à travers des acteurs comme le groupe Wagner, largement actif en Centrafrique. L’accord signé fait écho à la récente visite officielle de Faustin-Archange Touadéra à Moscou, où il a consolidé ses liens avec Vladimir Poutine. Ces initiatives traduisent une volonté de réalignement politique et surtout face aux critiques occidentales sur l’influence grandiose de la Russie en Afrique.
Des critiques qui fusent
Cependant, cette alliance n’est pas exempte de controverses. Un opposant politique centrafricain a déclaré une tentative du MCU de s’inspirer de Russie Unie pour devenir un parti omnipotent. Selon lui, cela pourrait mener à une structure politique oppressive, qui se confondrait avec l’État et traquerait les voix discordantes.
Une alliance qui transcende la politique ?
Au-delà des enjeux électoraux pour le président Touadéra, cette coopération entre partis témoigne d’un élargissement de l’influence russe en Afrique. Moscou mise sur des alliances politiques et économiques pour s’implanter durablement dans des régions stratégiques. Pour Bangui, ce partenariat offre une opportunité d’assistance législative et de projets concrets, mais au prix d’une éventuelle dépendance qui s’accumule à l’égard de Moscou.