L’ancien président centrafricain, le général André Kolingba, ainsi que 21 autres personnes, reconnues coupables d’avoir trempé dans la tentative de coup d’Etat du 28 mai dernier, ont été condamnés à mort par la Cour criminelle de Bangui.
La Cour a suivi le procureur général Joseph Bindoumi dans ses réquisitions en condamnant par contumace l’ancien président centrafricain André Kolingba et vingt et un autres personnes, jugées complices, à la peine de mort pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Ils étaient accusés d’être les auteurs du putsch manqué du 28 mai dernier. Par ailleurs deux fils de l’ex-chef d’Etat, Serge et Arthur Kolingba, ont été condamnés à mort ainsi qu’un troisième, Désiré, a écopé de 20 ans de prison. Car, en plus des peines capitales envers les officiers et sous officiers » renégats « , la Cour a aussi condamné dix autres personnes à 20 ans de prison. Elle a également ordonné la saisie au profit de l’Etat de tous les biens meubles et immeubles de tous les condamnés. Des mandats d’arrêt internationaux seront émis à l’égard de toutes les personnes réfugiées à l’étranger. A commencer par André Kolingba.
Jugements par contumace
En fuite depuis mai dernier, le général Kolingba avait endossé la paternité du putsch sur les ondes de Radio France international (RFI). Réfugié en République démocratique du Congo – mais aurait gagné Kampala selon de nombreuses sources- en compagnie de la plupart des 600 présumés putschistes jugés vendredi dernier par contumace, l’ancien président de la République centrafricaine a été rétrogradé par Ange-Félix Patassé, au rang de » soldat de deuxième classe » après le coup de force de 2001.
André Kolingba est issu de l’ethnie Yakoma, riveraine du fleuve Oubangui et minoritaire dans le pays (5 à 8% selon les sources), mais fortement représentée au sein de l’armée au moment des trois mutineries de 1996-97, notamment parmi les officiers. Le putsch de mai dernier avait fait 59 morts et provoqué l’exode d’environ 80.000 Banguissois.
Après une courte suspension, la Cour a repris le procès de quelque 82 autres présumés putschistes, militaires et civils, présents à Bangui et parmi lesquels figure l’ancien ministre de la Défense de l’époque, Jean-Jacques Démafouth, accusé d’avoir ourdi un complot parallèle. La Fédération internationale des droits de l’Homme demande à Paris d’intervenir dans ce dernier cas car l’accusé jouit d’une double nationalité (centrafricaine et française).
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