Ce lundi au Soudan, vendredi au Tchad et le lendemain en Libye. Ban Ki Moon, le secrétaire général de l’ONU a entamé une tournée africaine afin de sortir de la crise qui oppose Khartoum et les groupes rebelles armés dans la région du Darfour.
La situation au Darfour est toujours aussi tendue. C’est dans ce contexte de violences quotidiennes que Ban Ki Moon, le secrétaire général de l’ONU, entame ce lundi une tournée d’une semaine au Soudan, au Tchad et en Libye où il s’entretiendra avec chaque chef d’Etat afin de mener à bien le processus de paix dans la région, qui se veut être sa priorité.
Une visite pleine d’espoir?
Le chef onusien va devoir convaincre le président soudanais, Omar El Bachir, de collaborer entièrement au processus de paix alors que ce dernier s’opposait récemment à l’intervention des forces armées onusiennes. De plus, la semaine dernière, un échange plutôt vif les opposait : M. Ban s’indignait face à la recrudescence des violences et appelait toutes les parties à cesser les actions militaires. Le président soudanais rejetait quant à lui en bloc toutes les accusations portées à l’encontre de Khartoum. Pour l’heure, le chef de l’ONU, en bon médiateur, devrait tenter d’apaiser les tensions, lors de cette première rencontre avec le président soudanais, El Bachir, afin qu’il confirme son soutien total à la mise en place de la résolution 1769.
Cette dernière, adoptée le 31 juillet dernier, prévoit la création de l’UNAMID, à savoir le déploiement sur le terrain d’une force « hybride » des Nations Unies et de l’Union Africaine de 26 000 hommes, destinée à sécuriser la région du Darfour. Après avoir exposé la semaine dernière un plan articulé autour de trois points essentiels, afin de régler la crise, Ban Ki Moon va tenter de rétablir le dialogue entre le gouvernement soudanais et les groupes rebelles. Des négociations de paix pourraient prendre forme en octobre. Le chef de l’ONU a également envisagé l’idée d’une aide internationale au moment où le président français, Sarkozy et son homologue anglais, Brown menacent d’imposer des sanctions à l’encontre du Soudan, si la situation ne s’améliore pas.
Ban Ki Moon compte sur Khadafi
La tournée continuera au Tchad où Ban Ki Moon doit rencontrer le président, Idriss Déby Itno à N’djamena, ce vendredi. Les discussions devraient porter sur le déploiement futur d’une force de l’Union européenne et des policiers de l’ONU dans l’Est du Tchad et dans le Nord de la République Centrafricaine. Déploiement envisagé afin de protéger les populations des camps de réfugiés et de déplacés, qu’on estime aujourd’hui à plus de 200 000. Dernière étape : La Libye. Ban Ki Moon espère convaincre ce samedi le colonel Khadafi de continuer à soutenir le processus de paix lancé par la communauté internationale dans la région. Selon lui, Kadhafi fait partie des acteurs régionaux ayant « grandement contribué » aux efforts diplomatiques internationaux concernant la crise. Tripoli est par conséquent essentiel dans le bon déroulement de l’aide humanitaire ainsi qu’au niveau politique de la résolution du conflit.
Une semaine chargée qui confirme la priorité de Ban Ki Moon, celle de résoudre au plus vite la crise au Darfour. Mais cette deuxième visite sur le continent africain en l’espace de huit mois, bien que l’enjeu soit de taille, ne devrait pas déboucher sur une sortie de crise, selon l’entourage de M. Ban qui tente de minimiser la portée de cette tournée africaine. « Il n’y aura pas de percées pendant ce voyage (…) Nous n’en sommes pas à ce stade », a affirmé l’un de ses collaborateurs. Rappelons que depuis 2003, 200 000 personnes ont trouvé la mort et 2,1 millions ont été déplacées.