Bams : dans les coulisses d’un album autoproduit


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Depuis le 23 décembre dernier, le nouveau clip “Hémisphère Nord” de la chanteuse-auteur-compositrice Bams est disponible sur itunes. Avec son quatrième album très prometteur empreint de hip hop, rock et jazzy “Changement de trajectoire”, elle nous prouve que l’autoproduction peut être une étape essentielle du succès.

L’autoproduction, c’est le choix audacieux de Bams. Il a fallu trois années pour produire ce quatrième album. La chanteuse voulait que ce soit un album qui « s’écoute d’abord ». Pour fournir ce travail musical, « je l’ai travaillé comme un album pop » contrairement aux albums précédents. Ce nouvel opus va au delà du simple clin d’œil évident au changement climatique.

Cet album est, à l’évidence, l’aboutissement d’un long travail musical ponctué de la richesse de ses influences musicales. On sait que l’autoproduction signifie bien souvent s’occuper de la promotion et du marketing. Avec Internet, en tant qu’autoproduit et artiste DIY (Do it yourself), on communique directement avec le consommateur, sans être obligé de passer par un système centralisé dans un label pour promouvoir son projet.

La promotion représente 30 à 50% du prix hors taxes d’un disque

Concrètement, le coût de promotion est considérablement réduit avec un tel système. Cependant, au-delà des contraintes financières, il faut soi-même contacter les professionnels de la filière. L’autre avantage considérable de l’autoproduction est la grande indépendance artistique et contractuelle. Pas de contrat d’exclusivité qui lie au producteur, donc la possession des masters d’enregistrement est entre les mains de l’artiste. En contrepartie, être autoproduit est synonyme d’autofinancement (musiciens, ingénieur du son, mixage… Tout dépend de l’ampleur du projet). L’artiste peut alors se retrouver confronté à des flux qui sont éloignés de l’artistique, mais qui lui laissent des plus grands leviers d’actions. Pour l’artiste autoproduit, la rentabilité à court terme est améliorée.

Un casting hors norme

Pour son clip « Hémisphère Nord », la chanteuse a choisi de s’entourer de talents. C’est la cas notamment de Essé Lawson,(La Squale, Les filles perdues) Eriq Ebouaney,(Femme fatale, Transporters 3) Mata Gabin, Alex Ogou, Félicité Wouassi, Mâ Nga…, assurant la réalisation du clip avec Christophe Nanga Oly. Loin des fêtes de Noël ordinaires, le clip met en scène un Noël plutôt raccord avec la réalité de la société. Les gens sont tristes et violents. Un clip qui a surtout pour vocation d’interpeller le peuple.

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Internet a-t-il changé la donne pour les artistes indépendants ?

S’il est vrai que désormais, les artistes doivent faire le buzz sur la Toile, le pari n’est vraiment pas gagné face au mythe de la gratuité. Cependant, à l’heure où la tendance est au crowdfonding et tout autre type de financement participatif, Bams quant à elle, a choisi de s’autofinancer. Un pari hautement risqué, car le public doit être au rendez-vous sur la Toile. Ainsi, pour la réalisation d’un album avec onze titres et les clips, l’artiste a déjà dépensé pas moins de 20 000 euros. Alors, l’investissement en vaut-il la peine ? Pour l’artiste, sans aucun doute, en priant que le public soit au rendez-vous.

Quelques repères biographiques

Ancienne championne de triple saut pour La France et le Cameroun, elle est aussi diplômée d’une licence en mathématiques.

1999 : Sort son premier album “Vivre ou mourir”
2005 : « De ce monde”, son deuxième album, elle est la révélation du printemps de Bourges
2010 : « On partira », collaboration avec plusieurs personnalités de la musique
2013 : « Dérèglement climatique »

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