L’ONU a adopté, le vendredi 12 octobre, la résolution 2071 autorisant les autorités maliennes et ouest-africaines de fixer les modalités d’un déploiement militaire contre les islamistes, affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui contrôlent le Nord-Mali depuis plus de six mois maintenant. Ce vendredi 19 octobre, Bamako, la Cedeao et l’UA se réunissent pour mettre en forme un dispositif armé opérationnel. Cela, alors que 2 000 personnes ont manifesté dans la capitale malienne contre le déploiement des troupes militaires étrangères.
L’intervention militaire au Nord-Mali se joue, ce vendredi, alors que les Maliens manifestent. Les autorités maliennes, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Union africaine (UA), représentée par sa présidente Nkosazana Dlamini Zuma, se réunissent ce vendredi pour mettre en forme un dispositif armé opérationnel. Ce qui devrait permettre à l’ONU de valider ou non la résolution 2071 autorisant l’intervention militaire au Nord-Mali.
« L’Union africaine (UA) veut travailler aux côtés du Mali, afin de trouver un consensus commun sur la prochaine étape, l’intervention », a déclaré Nkosazana Dlamini Zuma, la nouvelle présidente de la Commission de l’UA. La France, qui presse notamment l’ONU pour une intervention militaire au Nord-Mali, se réjouit également : « L’intégrité du Mali, c’est aussi la sécurité de l’Europe », a estimé ce jeudi Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense. Et d’ajouter : « Il faut que ce pays retrouve la souveraineté, que son gouvernement retrouve l’autorité nécessaire ».
La Cedeao serait prête à déployer entre 3 000 et 3 300 militaires. Ces derniers auraient ainsi pour mission de combattre les quelque 5 000 milices qui occupent depuis plus de six mois maintenant les quatre régions administratives du Nord-Mali.
Les Maliens contre une force armée étrangère
A la suite de l’adoption, le vendredi 12 octobre, de la résolution 2071 autorisant les autorités maliennes et ouest-africaines de fixer les modalités d’un déploiement militaire contre les islamistes affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l’ONU a laissé 45 jours au Mali et la Cedeao pour présenter un dispositif armé opérationnel. Ce vendredi 19 octobre, à Bamako, « les thèmes de la reconstruction et de la stabilisation de la région du Sahel devraient également être abordés, tout comme l’assistance humanitaire, mais aussi la formation des troupes maliennes », rapporte RFI. Sur ce dernier point, Serge Daniel indique que « l’Union européenne serait même prête à envoyer des instructeurs pour former l’armée ».
Alors que les autorités maliennes et africaines discutent sur les modalités d’une intervention militaire au Nord-Mali, 2 000 Maliens ont quant à eux manifesté ce jeudi à Bamako contre le déploiement d’une force armée étrangère. « Les manifestants, qui ont marché jeudi matin dans le centre de la capitale, ont brandi des pancartes, déployé des banderoles et scandé divers slogans contre une présence étrangère et contre le président malien par intérim, Dioncounda Traoré : « Dioncounda est un incapable », « Non à la confiscation de notre souveraineté nationale », « Vive l’armée malienne » », témoigne l’AFP.
Une première manifestation, à l’appel des organisations, partis et syndicats maliens, avait eu lieu la semaine dernière, à Bamako, pour cette, fois-ci, soutenir une intervention militaire internationale. La réunion tripartite -Bamako-Cedeao-UA- de ce vendredi, prouve que les autorités africaines ne feront pas volte-face.