Bamako fait son marché


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La capitale malienne possède désormais son marché : les Halles Houphouët-Boigny. La municipalité entend juguler ainsi le marché parallèle et en finir avec l’occupation anarchique des artères de la ville.

2 000 étals, 2 200 magasins et 5 000 box sur une surface de 55 000 mètres carrés. Coût : 14 milliards de francs cfa. Le nouveau – et unique – marché de Bamako, construit par une entreprise ivoirienne, a été inauguré samedi dernier. Symbole de coopération Sud/Sud, les Halles Houphouët-Boigny désengorgeront les rues de la capitale malienne et offriront à la municipalité des taxes non négligeables, se réjouit le maire de Bamako, Ibrahim Ndiaye. Interview.

Afrik : Pourquoi un marché de telle envergure ?

Ibrahim Ndiaye : Le besoin existe. Nous connaissons une occupation anarchique de la place publiques. Les municipalités de Bamako veulent réguler les activités commerciales. La taille paraît grande mais s’avérera très vite insuffisante. Il fallait en finir avec les étals qui occupaient toutes les rues et encombraient la circulation. La capitale se devait de retrouver son statut.

Afrik : Qui occupera le marché ?

Ibrahim Ndiaye : Tous les commerçants. Nous avons fait exprès de mettre à leur disposition des étals de 1,20 m jusqu’aux grands magasins. Il y en a pour toutes les bourses. Notre politique consiste aussi à aider les petits commerçants à s’installer dans des conditions viables et hygiéniques.

Afrik : Croyez-vous réellement que les marchands qui jouissaient jusqu’à présent de la gratuité iront s’y installer ?

Ibrahim Ndiaye : Ils paient déjà des taxes symboliques ou alors louent à un prix très élevé des surfaces dans le secteur privé. Aux Halles Houphouët-Boigny, ils auront la qualité et le prix. Nos prix demeurent très attractifs. Je suis sûr qu’ils viendront en masse pour s’y installer. Cela a déjà commencé.

Afrik : Le marché a coûté 14 milliards de F cfa, quelles sont les principales sources d’investissement ?

Ibrahim Ndiaye : Nous avons adopté un concept simple mais très intéressant pour nous. D’ailleurs toutes les villes du Sud doivent s’en inspirer. Nous n’avons pas dépensé un centime. C’était à l’entreprise de trouver des fonds pour la construction de cette infrastructure. Ensuite, elle en a la jouissance pour sa gestion. Nous lui concédons un bail de 20 ans. Nous ne percevons que les taxes municipales. C’est tout bénéfice pour nous car cela nous permet de recycler le marché informel.

Afrik : Quelles sont les retombées financières pour la mairie de Bamako ?

Ibrahim Ndiaye : Ma préoccupation est donner un espace viable aux commerçants et lutter contre l’occupation anarchique de la place publique. Il y aura une création de 10 000 emplois, en comptant les activités connexes. C’est très important pour la ville de Bamako.

Afrik : Pourquoi l’avez-vous appelé au nom de l’ancien président ivoirien, Houphouët-Boigny ?

Ibrahim Ndiaye : Parce que le marché a été réalisé avec une entreprise ivoirienne. Parce que, dès le départ Laurent Gabagbo, alors député, s’était impliqué dans la réalisation de ce projet. C’est un aussi exemple de coopération Sud-Sud. Puis, il y a aussi la stature internationale de l’ancien président Houphouët-Boigny.

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