Les nouvelles autorités maliennes ont déclaré que la force française Barkhane n’avait plus de base légale pour opérer au Mali. Cette sortie intervient après que Bamako a dénoncé les accords de coopération militaire avec la France.
Soirée mouvementée du côté du Mali, ce mardi 3 mai 2022. Alors que le Conseil de sécurité de l’ONU tenait une réunion informelle, à huis clos, sur le Mali, Bamako annonçait dans la foulée que la force française Barkhane et ses alliés de Takuba sont officiellement en fin de mission au Mali. L’annonce a été faite à la télévision nationale par le chef de la diplomatie malienne.
«A compter du 2 mai, l’accord qui concerne Barkhane et l’accord qui concerne Takuba cessent de produire leur effet vis-à-vis du Mali», a indiqué le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, mardi soir. Le membre du gouvernement va plus loin. «Et ça veut dire qu’à partir de cet instant il n’y a pas de base légale pour la France d’opérer sur le sol malien», a-t-il précisé.
Rappelant que Barkhane était déjà en train d’effectuer son retrait du Mali, le ministre indique que Paris pouvait continuer à organiser ce départ. Et Bamako d’insister : «Tout ce qui se fait dans le territoire d’un Etat souverain doit être discuté et convenu avec l’Etat qui est en place qui, de façon tout à fait responsable, veillera à ce que les choses se fassent en bon ordre mais se fassent aussi dans le temps que le gouvernement souhaite adéquat».
Évoquant des «insuffisances graves» et des «atteintes flagrantes» à la souveraineté nationale du Mali, le gouvernement a décidé, lundi, «de dénoncer le traité de coopération en matière de défense du 16 juillet 2014, conformément aux dispositions de son article 26 alinéa 4». En outre, Bamako a dénoncé, «avec effet immédiat, l’accord des 7 et 8 mars 2013 déterminant le statut du détachement français, applicable à la force Barkhane et le protocole additionnel des 6 et 10 mars 2020 déterminant le statut des détachements non français de la force Takuba».