C’est ce mercredi 14 août, au matin, que la police égyptienne a commencé l’opération d’évacuation forcée des places Rabiya Al-Adawiya et Nahda du Caire, occupées par les partisans du président déchu, Mohamed Morsi. La violente de l’opération a éété telle que l’on parle d’au moins 100 personnes tuées et plus de 2 000 autres blessées, dont des cas graves.
L’alerte était pourtant donnée qu’un bain de sang se dessinait en Egypte. Sauf que les pouvoir en place soutenaient le contraire et manifestaient leur volonté de ne pas vouloir faire de victimes au cours de cette opération d’évacuation des places Rabiya Al-Adawiya et Nahda du Caire. Entamée seulement ce mercredi, l’on compte déjà les morts dans les rangs des pro-Morsi.
Les Frères musulmans sont formels : « il s’agit d’un véritable massacre ». Ils parlent de plus de 100 personnes tuées et environs 2 000 blessés. Si le ministère de l’Intérieur ne veut donner aucun bilan, et confirme que la place Rabiya Al-Adawiya est désormais libérée, il déplore tout même 2 morts dans les rangs de la police et accuse les manifestants d’avoir tiré sur la police.
Près de la mosquée Rabiya Al-Adawiya, la police bouclé les rues pour prendre les manifestants dans un étau, avant de tirer des gaz lacrymogènes sur la foule. Des bulldozers ont enfoncé les barrières de fortunes faites de pavés et sacs de sable, dressées par les manifestants . L’on apprend en outre que des snipers, placés sur les toits autour de la place. Des manifestants pris dans un étau par une police qui n’aurait rien fait pour éviter ce bain de sang. L’AFP révèle que plusieurs des manifestants ont pu être tués par balles. Et que cette place serait désormais totalement sous le contrôle des forces de sécurité, à en croire le ministère de l’intérieur.
Le correspondant de Newsweek sur place, Mike Giglio, était près des lignes de forces de sécurité avant l’assaut et raconte que « les manifestants de Rabaa ne se découragent pas. Certains envoient depuis des rues environnantes des feux d’artifice vers la police, qui utilise des gaz lacrymogènes et des mitraillettes ».
On apprend en outre que quelques heures après le début de l’assaut, les Frères musulmans ont appelé les Egyptiens à « descendre dans la rue contre le massacre » perpétré par le nouveau régime, assurant que l’opération visait à écraser d’une façon sanglante toute voix opposée au coup d’Etat militaire.
L’on parle de tirs de cocktails molotov sur les tentes des manifestants et qui aurait fait de nombreux blessés qui n’auraient pu être secourus par les ambulances qui auraient été empêchées de pénétrer sur la place Rabaa. Depuis le début des manifestations, le pouvoir intérimaire ne cesse de répéter qu’il rendrait les Frères musulmans responsables de la suite des événements.
Pour l’heure, l’Egypte compte ses morts, sur et aux abords de la place Rabiya Al-Adawiya, où il y a eu malheureusement, un véritable bain de sang. Les appels de la Communauté internationale et les visites d’officiels, notamment celle de Catherine Ashton, n’y ont rien changé à la donne. L’Etat use de la répression pour faire reculer les partisans des Frères musulmans qui sont décidés à poursuivre leur réclamation de voir le Président déchu revenir au pouvoir, malgré le nombre important de morts et de blessés.