Le ministère algérien de l’Education nationale fait face, depuis dimanche 7 juin, début des épreuves du baccalauréat 2015, à une fraude numérique sans précédent.
La première journée a été marquée par une attribution d’un poème à un mauvais auteur à l’épreuve des Lettres arabes mais elle a été surtout marquée par la publication du sujet sur Facebook, où des candidats ont demandé de l’aide à leurs amis et proches.
Jusqu’à ce mercredi, quatrième jour des épreuves, cette nouvelle pratique de fraude continue à inciter les candidats les plus audacieux à utiliser, tous les jours, le même procédé. La méthode consiste à prendre les sujets en photos quelques minutes après le début de l’épreuve et les publier sur des pages Facebook. Les tricheurs s’échangent des discussions et réponses aux questions sur plusieurs pages créées pour ce sujet.
Après le premier jour de fraude, Nouria Benghebrit, ministre de l’Éducation nationale, est sortie de son silence et a révélé que pas moins de 61 élèves ont été exclus le premier jour des épreuves pour « refus de remettre leur téléphone mobile aux surveillants ». Par ailleurs, deux personnes soupçonnées d’avoir diffusé des sujets des épreuves du bac sur Facebook ont été identifiées.
Ces débordements cauchemardesques mettent le doigt sur l’organisation des épreuves et le personnel surveillant.
Une faille au niveau du système
Medjadi Messegem, inspecteur général au ministère de l’Education, qui est revenu sur ces fraudes, lundi 8 juin, précisant que les candidats doivent déposer leur téléphone avant d’entrer en salle d’examen », a indiqué que « la fouille n’est pas systématique » car « cela prendrait deux ou trois heures pour fouiller les 600 ou 700 candidats affectés à chaque centre ».
Le feuilleton des fraudes ne s’arrête pas, la ministre a même révélé un cas de fraude dans lequel est impliqué un surveillant qui a forcé un élève à donner son brouillon à un autre candidat, et a qualifié de « faute professionnelle grave » l’acte du surveillant qui sera présenté devant le conseil de discipline. La ministre a précisé que les candidats exclus ayant publié les sujets du bac sur les réseaux sociaux feront l’objet de poursuites judiciaires.
Par ailleurs, trois personnes ont été arrêtées, ce mardi, par la Brigade de lutte contre la cybercriminalité de la Gendarmerie nationale dans un cybercafé au centre-ville de Tébessa. Elles sont accusées d’avoir participé à la fraude au baccalauréat en publiant les sujets des épreuves sur les réseaux sociaux. Un matériel informatique et une clef 3G ont été saisis.