D’aucuns connaissent Ayden pour son travail de journaliste, ils la découvriront, ce jeudi, styliste. Femme de média, elle est aussi femme de la mode, elle présente sa première collection à Paris. « Glam Ethnik » est le fruit d’une sensibilité créatrice latente qui éclate aujourd’hui au grand jour. Elle explique à Afrik comment elle a sauté le pas et quel concept elle développe.
Classe, pratique, sobre et sexy. Ainsi pourrait-on définir « Glam Ethnik », la première collection d’Ayden. La journaliste antillaise, qui officie, entre autres, pour Télé Sud, fait également de la couture. Elle marque, jeudi, son entrée dans le monde de la mode en tant que créateur avec un défilé où elle présentera une vingtaine de ses modèles. Ceux qui la connaissent ne seront qu’à moitié étonnés de voir la jeune femme ajouter une telle corde à son arc. La mode a toujours fait partie de son univers et s’avère être aujourd’hui l’expression artistique d’une sensibilité naturelle.
Afrik : Pourquoi vous êtes-vous lancée dans la couture ?
Ayden : Je suis une femme d’aujourd’hui. J’ai choisi d’allier mes métiers et mes passions. Mon métier et ma formation initiale est le journalisme, axée musique, mode et interviews de personnalités. Par ailleurs, j’ai toujours aimé créer et je pense que les deux ne sont pas indissociables. Donc j’ai décidé de porter aussi cette casquette de créatrice de mode et d’artiste.
Afrik : Comment en êtes-vous venue à créer votre propre ligne de vêtements ?
Ayden : Comme toutes les femmes, je suis passionnée par le vêtement et l’élégance. Petite, j’habillais mes poupées Barbie et j’admirais ma mère en train de nous coudre des vêtements, que ce soit des uniformes ou des tenues pour des réceptions. Je me suis mise à créer à la suite d’un événement un peu pénible de ma vie. C’était un palliatif, mais j’ai pu en peu de temps exprimer ce qui était latent depuis plusieurs années.
Afrik : Vous avez commencé spontanément à créer?
Ayden : Je dessinais depuis toute petite, comme en témoignent tous mes vieux cahiers de classe maculés de modèles. Le déclic s’est fait quand mon oncle m’a offert une machine à coudre à Noël dernier. Je n’ai jamais pris de cours et je n’ai pas la prétention de me dire modéliste. Mais quand je vois un tissu, il m’inspire et je me mets à créer. Le modèle vient tout seul.
Afrik : Combien de modèles avez-vous réalisé jusque-là?
Ayden : J’en ai une quarantaine à mon actif, mais je n’en présenterai qu’une vingtaine au défilé de jeudi.
Afrik : Votre collection s’appelle « Glam Ethnik ». Que signifie ce nom?
Ayden : « Glam Ethnik » est le fruit d’influence et de voyages entre l’Europe, l’Afrique et l’Inde. J’ai une vision de la femme assez multiple. Une vision de la femme qui aime être classe, sexy, mais qui aime à la fois les choses fonctionnelles et jamais vulgaires. J’ai donc choisi des matières fluides, saillantes, souvent moulantes. J’ai une prédilection pour certains tissus africains, certains imprimés ou certaines couleurs qui rappellent le feu. J’aime les couleurs plutôt vives et également les tissus un peu brillants ou satinés. Parce qu’en toute femme réside une star potentielle.
Afrik : Qu’est ce que l’ethnique signifie pour vous ?
Ayden : L’ethnique symbolise ce qui vient d’ailleurs. Certains tissus, certaines couleurs ne sont heureusement pas spécifiques à la culture européenne. « Glam Ethnik », c’est un peu cet esprit là. C’est à dire prendre ce qui est bon ailleurs pour l’adapter à notre sauce afin de créer des vêtements portables au quotidien.
Afrik : Comment a réagi votre entourage quand vous avez commencé à coudre?
Ayden : Ils étaient agréablement surpris par ce que j’arrivais à faire avec de simples bouts de tissu. Ce qui m’a beaucoup amusé c’est de porter certains de mes modèles lors de grands événements. On me félicitait pour telle ou telle robe. Avant que je leur dise que c’était moi qui l’avait faite.
Afrik : Vous êtes journaliste et vous chantez également. Et maintenant la couture. Quelle activité privilégiez-vous ?
Ayden : Les médias seront toujours ma vocation. Mais tout est lié.
Afrik : Si toutes vos activités sont amenées à se développer, vous serez pourtant bien obligée de faire un choix?
Ayden : Je n’ai pas cinq enfants (sourire). Ma vie est certes bien remplie mais elle est bien organisée entre mes trois activités. Les trois sont complémentaires et m’épanouissent.
Afrik : Pour votre défilé, vous avez fait appel à deux créatrices de bijoux. Le bijou est-il indissociable du vêtement ?
Ayden : L’élégance de la femme est un ensemble de choses. Cela tient à son allure, mais aussi à la manière d’accorder ses vêtements aux accessoires. Des accessoires qui ont du caractère rehaussent immanquablement le cachet d’une femme élégante.
Afrik : Quel serait votre rêve de styliste?
Ayden :J’aimerais, en me baladant dans la rue, pouvoir croiser tous les jours des dizaines de femmes qui portent mes modèles. Qui se sentent sûres d’elles, plus belles et bien dans leur peau. Je pense que le vêtement c’est ça. Il nous permet d’exprimer notre personnalité.
Afrik : Où peut-on trouver vos créations ?
Ayden : Il faudra patienter encore un an avant de les trouver dans le commerce. Sinon il faut se rapprocher de moi et je fais du sur-mesure à la demande.
Défilé « Glam Ethnik »
Au Pink Paradise
49-51 rue de Ponthieu
75008 Paris
Métro : Franklin Roosevelt
Entrée + cocktail : 15 euros.