La députée d’origine somalienne, Ayaan Hirsi Ali, a été déchue de sa nationalité Néerlandaise pour avoir obtenu le statut de réfugiée politique aux Pays-Bas, sur la base d’une déclaration mensongère.
Née en 1969, Hirsi Ali était arrivée aux Pays-Bas en 1992 après avoir quitté la Somalie, son pays natal, alors plongé dans une guerre meurtrière.
Au moment de son arrivée aux Pays-Bas après avoir transité par le Kenya et l’Allemagne, la Somalienne avait menti sur son âge et son nom, pour pouvoir obtenir le statut de réfugiée politique.
Hirsi Ali avait déclaré avoir quitté son pays parce que ses parents l’avaient obligée à épouser, contre son gré, un cousin.
Après avoir fini ses études universitaires aux Pays-Bas, la Somalienne obtint la nationalité néerlandaise et adhère au VVD, parti libéral néerlandais dans lequel elle s’illustre par ses prises de position contre l’Islam, en déclarant notamment que l’Islam est une culture rétrograde.
Militante du VVD, elle finit par être élue députée au nom de cette formation politique dans lequel elle mène le combat pour l’émancipation de la femme et pour l’interdiction de l’excision, pratique qu’elle qualifie de barbare.
Auteur du film « La Soumission » avec Théo Van Gogh
En août 2004, elle produit le film « La Soumission » avec le célèbre cinéaste néerlandais Théo Van Gogh, petit-fils du célèbre peintre Vincent Van Gogh. La Somalienne est, en fait, l’auteur du scénario de court-métrage qui traite du Coran et de la Soumission de la femme en Islam.
Le film, qui obtint un énorme succès auprès du public néerlandais, souleva un tel tollé dans les milieux musulmans que Théo Van Gogh finit par être assassiné dans la rue par un fanatique musulman. Ce meurtre souleva à son tour une vague de xénophobie anti-Islam aux Pays-Bas où des mosquées furent incendiées.
Durant plusieurs mois, les musulmans étaient pourchassés dans les rues et sur les marchés au point que le gouvernement néerlandais avait dû lancer une campagne de sensibilisation à l’esprit de tolérance de l’Islam.
Menacée par les musulmans des Pays-Bas pour avoir écrit le scénario du film, la députée d’origine somalienne ne sortait plus sans garde du corps fourni par le gouvernement néerlandais.
Ironie du sort, le décret portant déchéance de la nationalité néerlandaise a été publié mardi par la ministre en charge de l’Immigration, Mme Rita Verdonk, membre du même parti que Hiris Ali.
Ayant perdu sa nationalité et derechef son statut de députée, Hirsi Ali a annoncé le même jour qu’elle quittait les Pays-Bas où elle ne se sentait plus en sécurité après avoir perdu ses privilèges. Elle a décidé de s’installer aux Etats-Unis où elle a obtenu un emploi au sein de l’American Entreprise Insitutut, un « think thank » ultra-conservateur.